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ELECTION D’UNE FEMME PREMIER MINISTRE EN ISRAEL : Quelles chances pour la paix ?

Publié le vendredi 19 septembre 2008 à 01h16min

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La ministre des Affaires étrangères devrait devenir la première femme depuis Golda Meir à diriger le gouvernement israélien.

Israël est en passe d’avoir pour la seconde fois de son histoire, une femme Premier ministre. Tzipi Livni - c’est d’elle qu’il s’agit- après sa victoire sur son rival Shaoul Mofaz, remporte les primaires du parti Kadima et peut ainsi succéder à Ehud Olmert obligé de se retirer, embourbé qu’il est dans des affaires de corruption.

Elle arrive dans un contexte de tension permanente entre Israël et ses voisins. Et on peut légitimement se demander de quel apport nouveau elle sera tant pour la politique intérieure d’Israël que pour sa politique extérieure. La première dame qui tint les commandes de la primature en Israël fut Golda Meir (1969-1974). Réputée pour son franc-parler, la ligne dure qu’elle observait, et pour ses initiatives martiales, l’histoire retient d’elle l’image d’une "dame de fer" qui tenait plus du faucon que de la colombe. A quoi peut-on s’attendre de la part de Tzipi Livni ? Il semble raisonnable de ne pas espérer de la nouvelle venue un total chamboulement de la politique étrangère d’Israël, notamment en ce qui concerne l’épineuse question palestinienne, et ses rapports avec le monde arabe en général.

Israël a toujours fait de sa sécurité une question si hautement sensible qu’il serait presque illusoire de la voir tout repositionner, à partir de zéro. Elle se dirigerait d’elle-même vers la porte de sortie. Mais à supposer qu’elle continue une politique déjà initiée par ses prédécesseurs, elle apporte avec elle un certain nombre d’atouts qui peuvent lui permettre une approche sinon révolutionnaire, du moins, novatrice, et qui se révèlent générateurs de paix. Outre que femme Premier ministre rime avec l’air du temps, Livni ne se présente pas sous les traits d’une va-t-en-guerre, malgré son appartenance, de par le passé, au Mossad (services secrets israéliens). On peut alors attendre d’elle qu’elle tempère un tant soit peu certaines ardeurs bellicistes émanant même de son parti, car après tout, elle appartient au même clan politique qu’Ariel Sharon.

Si avoir été ministre des Affaires étrangères lui a enseigné tact et approche diplomatique, la femme qu’elle est devra y adjoindre délicatesse et sensibilité, qualités dont elle aura sans doute besoin pour assurer une direction solide mais humaine au navire dont elle aura désormais la charge de la conduite. On l’imagine, elle n’hérite pas d’une sinécure, et aura fort à faire, entre les différentes aspirations des radicaux de tous bords et les désidérata des centristes modérés, tous ayant cependant ce point en commun : la sécurité d’Israël. De vrais défis, assurément, mais qui auront pour obligation de conduire à la paix.

"La princesse aux mains propres" saura-t-elle les relever convenablement ? Sa longévité à la tête du pays en dépend, elle qui succède à un homme qui jette l’éponge pour avoir trempé dans des affaires louches.

Mais pour commencer, on attendra de voir Livni à l’oeuvre dans ce qui constitue déjà son premier test, les jours prochains. Ne disposant que du 1/4 des sièges à la Knesset (le parlement israélien) il lui est impératif de composer, et avec le parti travailliste d’Ehud Barak, et avec ceux des religieux, pour former un nouveau gouvernement.

La force d’Israël réside néanmoins dans sa démocratie, principe en vertu duquel Ehud Olmert a démissionné pour répondre à des accusations portées contre lui, cédant ainsi les commandes du gouvernement à Tzipi Livni. Elle est désormais l’héritière d’un pays situé dans une partie du globe secouée sans cesse par les soubresauts de la guerre depuis si longtemps déjà.

Obligation lui est faite de concilier et de fédérer des aspirations n’allant pas toujours dans la même direction, pour apporter sa propre pierre en vue de l’édification de cette paix que finalement tous appellent de leurs voeux en Israël, en Palestine et dans tout le Moyen-Orient. Tâche difficile, mais pas impossible. Et on attend de la voir à l’oeuvre.

Jean-Claude KONGO

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