En juillet dernier, le président de la république de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, sur invitation du président du Faso, Blaise Compaoré, a séjourné au Burkina dans le cadre d’une visite d’Etat. Celle-ci avait été sanctionnée par la signature d’un traité d’amitié et de coopération. Un peu plus d’un mois et demi après, les partis politiques, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) et le Front populaire ivoirien (FPI) qui gèrent le pouvoir d’Etat respectivement au Burkina et en Côte d’Ivoire, sont en concertation à Ouagadougou sur invitation du CDP.

La délégation du FPI conduite par son président Pascal Affi N’Guessan a débuté son séjour par une séance de travail à 10h au siège du CDP, le mardi 16 septembre dernier, avec une délégation du CDP dirigée par le président Roch Marc Christian Kaboré. A l’issue de plus d’une heure et demi d’échanges dans une des salles du siège, les deux parties se sont, dans un premier temps, refusé à tout commentaire, renvoyant les hommes de médias à ce mercredi 17 septembre pour une conférence de presse. Pendant que les uns et les autres tentaient de rejoindre leur rédaction, il leur a été demandé de patienter puis de rejoindre les deux délégations dans une autre salle où elles prenaient une collation.

En attendant donc le communiqué final qui va sanctionner l’issue des travaux ce jour, le président du CDP a indiqué que c’est une opportunité pour les deux partis politiques d’échanger sur la situation dans la sous-région, en Côte d’Ivoire et voir comment renforcer et consolider les relations qui existaient déjà entre le CDP et le FPI. Le président du FPI, Pascal Affi N’Guessan, a abondé dans le même sens que son homologue du CDP, en ajoutant qu’il s’agit pour eux de prolonger les très bonnes relations entre les deux Etats et leurs chefs d’Etat, Blaise Compaoré et Laurent Gbagbo. "Le travail qui est si bien mené par les plus hautes autorités des deux pays, a besoin d’être accompagné au plan politique par leur parti politique respectif", a-t-il relevé.

Mais n’est-ce pas une prise de position pour chacun des partis en faveur de l’autre et surtout pour le CDP à la veille des élections en Côte d’Ivoire ? Pour le président Roch Marc Christian Kaboré, cela n’a rien à voir et ce sont les Ivoiriens, qui feront leur choix parce que, dit-il, "je ne pense pas que le CDP puisse influencer les Ivoiriens à choisir ce pourquoi, ils sont convaincus". Le président du FPI dira que cela leur donne davantage de responsabilités, parce qu’en tant que parti politique, "nous sommes responsables de la marche des deux pays, de la situation de nos compatriotes.

Il faut que nous nous impliquions dans tout ce que font nos chefs d’Etat et accompagnions leurs efforts et initiatives de manière à ce que l’axe Yamoussoukro - Ouagadougou se renforce." Sur la position du FPI par rapport aux élections en Côte d’Ivoire, Pascal Affi N’guessan a rassuré que son parti est prêt et attend avec impatience cette échéance, en ne manquant pas d’évoquer que lors de sa récente convention, le FPI a choisi son candidat qui n’est autre que le président Laurent Gbagbo.

La composition des deux délégations

Délégation du FPI

Pascal Affi Nguessan :
Président

Marie Odette Lorougnon :
Secrétaire générale adjointe

Hortense Sess :
2e secrétaire national chargée de Droits de l’Homme et des Réformes institutionnelles et juridiques

Désiré Gadji Dobé
Représentant du FPI au Burkina

Délégation du CDP

Roch Marc Christian Kaboré :
Président du Bureau politique national

Salif Diallo :
Vice-président chargé de l’Orientation et des questions politiques

Simon Compaoré :
Secrétaire général

Kanidoua Naboho :
Secrétaire général Adjoint

Fatoumata Dienderé :
Secrétaire chargée des femmes

Salifou Sawadogo :
Secrétaire chargé des jeunes

Par Antoine Battiono

Le Pays