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La sculpture des os : Une aubaine pour la protection de l’environnement

Publié le mardi 16 septembre 2008 à 04h38min

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Voilà à quoi peuvent ressembler des os passés aux mains d’artistes plasticiens.

Rendre l’art au service de la protection de l’environnement, c’est aussi une autre facette pour exprimer un comportement éco citoyen. L’art doit servir l’environnement dans lequel il s’épanouit. Le jeune sculpteur d’os, Hassane Nombré alias Nomas est du côté de ceux qui partagent cette conviction. Pour lui, les os doivent cesser de demeurer des ordures ou de rester à la traîne dans les rues comme source de danger. Depuis août 1997, il tente de les collecter afin de leur donner vie et une autre utilité dans les foyers.

Débarrasser la cité d’ossements et leur donner vies, c’est l’un des objectifs principaux recherchés par ce jeune artiste qui de nos jours, fait la fierté du Burkina tant à l’intérieur de notre pays que hors de nos frontières. La protection de l’environnement se révèle être son

combat au quotidien. Hassane Nombré, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a fait d’abord ses premiers pas dans le monde musical. Par la suite, il s’est investi dans la récupération des os traînant à travers la ville de Ouagadougou et qui constituent une source potentielle de danger. L’un des membres actifs du groupe Pacific Angel, groupe pionnier et précurseur du rap Burkinabé, Hassane Nombré à l’époque Nomas a choisi désormais de concilier la sculpture à la musique afin d’être plus percutant et augmenter ses chances de se faire comprendre par plus d’un dans la société.

Comme rien n’est fait de façon ex-nihilo, Hassane Nombré a choisi, comme matière principale pour imprimer son savoir en matière de sculpture, les os. Cette matière, facile à s’approvisionner puisqu’elle témoigne de l’ampleur de la bouffe ouagalaise. Dans les abattoirs, devant les restaurants, en face des maquis ou des domiciles, sur les voies, sont disséminés des os. Ces dépôts d’os sont pour la plupart, sources de blessures, de crevaison de nos engins donc de danger pour la société…

Bref toute chose qui contribue à rendre notre environnement hostile et ne rime pas avec le comportement éco citoyen tant rechercher à travers la ferme volonté de nos autorités d’assainir, de protéger et de préserver notre cadre de vie. C’est pourquoi cet artiste soucieux de la dégradation croissante subie par notre environnement a jugé utile d’apporter sa partition pour l’édification d’un cadre environnemental propre, sain et accueillant. Ces os collectés ça et là à travers la ville de Ouagadougou permettent à l’artiste de leur redonner des formes expressives dans son atelier situé à quelques encablures du SIAO.

Un atelier inondé de tableaux faits à base d’os, des boucles d’oreilles, des colliers, des veilleuses, des statuettes en forme humaine et animale, yili ou le masque de protection, est évocateur de l’inspiration et de la dextérité de l’homme qui, avec un tel comportement éco citoyen aide quelque part les Ouagalais à garder leur cadre de vie propre. Derrière ces objets, se cache l’expression d’une diversité culturelle du pays, toute une philosophie, toute une façon de voir le monde, de le comprendre et d’agir pour le développement de notre pays. La tradition, la guerre, l’amour, la femme, la souffrance du continent noir, l’excision sont entre autres les thèmes exprimés à travers ces tableaux et statuettes.

Cet ambassadeur de la sculpture burkinabé sur os qui est un habitué des grands rendez vous culturels et artistiques, en témoigne ses diverses participations au SIAO 2000, au FESPACO et au NAK 2003, a séjourné en septembre 2007 du côté de la Côte d’Ivoire pour défendre la culture burkinabé lors des séances d’exposition pour la paix à Grand Bassam, à Abidjan et à Abengourou. Il s’atèle cette année à participer au 10è Salon international de l’Artisanat de Ouagadougou. L’artiste qui n’entend pas arrêter son combat en si bon chemin, donne rendez-vous aux mélomanes burkinabé pour son prochain opus qu’il promet de taper fort. Nomas, fait vite les mélomanes s’impatientent.

Yago
goroyacouba@yahoo.fr

Sidwaya

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