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Investiture de Mc CAIN : Trop de tuiles pour une colistière

Publié le jeudi 4 septembre 2008 à 03h43min

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Mc Cain

Existe-t-il quelque dieu tapi dans l’ombre, bien décidé à dresser de sérieuses embûches au parti républicain dans sa course vers la Maison blanche ? Les faits le laissent penser. L’ouragan Gustav s’est à peine éloigné qu’un autre nuage paraît dans le ciel jusque-là serein de la convention républicaine. Ce nuage fera mal, d’autant qu’il a été introduit dans le parti par son candidat himself, avec l’annonce surprise qu’il a faite, il y a moins d’une semaine, de son choix de Sarah Palin comme colistière pour la vice-présidence.

Le choix avait surpris l’Amérique et enthousiasmé le parti républicain qui avait désormais les arguments qu’il fallait pour répondre au faste déployé lors de la convention démocrate, ainsi qu’aux critiques lancées par leurs adversaires. La nouvelle élue a tout pour elle : jeune, elle a 44 ans ; énergique en politique, elle répond au surnom révélateur de "Barracuda" ; belle dame en plus ; et pour couronner le tout, fervente chrétienne, croyante et pratiquante. McCain venait de trouver sans doute l’oiseau rare et avait des raisons d’espérer rallier la droite religieuse hésitante. Sans oublier que l’effet Palin avait provoqué un immense afflux de dons spontanés : 7 millions de dollars en deux jours. Vraiment considérable !

Mais l’enthousiasme fut de courte durée ; trois jours après que le nom de Palin scintilla à la "une" des journaux, il devait basculer dans la rubrique des faits divers. Sous la pression des journalistes, Sarah avait dû avouer que sa fille Bristol, 17 ans, était enceinte hors mariage. Et voici le débat lancé ; Sarah, mère de 5 enfants serait-elle mauvaise mère et piètre croyante ? Pour une républicaine conservatrice, c’est une cynique ironie du sort.

Et dans la foulée, les faits s’amoncellent. Elle aurait payé une amende pour avoir pêché sans permis ; son mari aurait été arrêté pour conduite en état d’ivresse ; Sarah aurait exercé des pressions sur un chef de police dans le but d’obtenir sa démission dans une affaire dont l’investigation est en cours. Peut-être bien que d’autres découvertes restent à venir. Du coup, l’image de la belle colistière s’estompe pour laisser place à celle d’une Américaine ordinaire, mauvaise mère de famille. On tombe des nues.

Le candidat républicain à la Maison blanche a-t-il vraiment passé au peigne fin la biographie de sa vice-présidente ? Si la réponse est non, il doit à présent se mordre les doigts pour ce mauvais casting ; car, celle que lui-même s’est plu à présenter comme le défenseur de la morale est sérieusement mise en difficulté suite à la série de révélations désormais étalées en plein jour, et son parti avec elle. Et pourquoi Sarah elle-même, sachant qu’elle traînait quelques casseroles du genre, n’a-t-elle pas courageusement décliné l’offre ?

Les républicains auraient-ils oublié qu’ils sont en Amérique, et qu’ils ont affaire à des concitoyens puritains depuis toujours et fiers de l’être ? Comment ont-ils pu manquer de deviner que l’on scruterait dans le moindre détail le passé de cette belle inconnue débarquant de l’Alaska pour accompagner McCain à la présidence ? Vraiment étonnant, d’autant plus qu’ils habitent un pays où, c’est plus que connu, on exige de la transparence, presque de la sainteté de la part de ceux qui aspirent à tenir les rênes de l’Etat. Ted Kennedy a bien traîné son Chappaquidick toute sa vie politique.

C’est sûr, le parti républicain a désormais une patate chaude entre les mains ; on pourrait toujours minimiser en disant que les affaires familiales de Sarah Palin demeurent son jardin privé, on craint que cela ne suffise pas comme argument pour convaincre les Américains. Il faudra trouver autre chose,sinon l’on serait tenté de croire que dans cette étape si importante pour l’accession à la Maison blanche, quelque chose a été bâclé.

Déjà, des voix affirment que McCain se serait rabattu sur Mme Palin, faute d’avoir pu nommer Joe Lieberman, et que les enquêteurs chargés d’explorer sa vie auraient débarqué en Alaska la veille de sa désignation. Ceci expliquerait-il cela ? Alors, le poisson Barracuda va-t-il dévorer le candidat républicain ? C’est l’avenir du parti républicain tout entier qui se trouve engagé.

JC KONGO.

Le Pays

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