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Dur, dur d’être frère de président au Burkina !

Publié le mardi 2 septembre 2008 à 11h02min

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Blaise et François Compaoré

Décidément, il ne peut plus passer inaperçu, François Compaoré. Même quand il se fait discret dans ses champs de maïs et ses troupeaux de vaches pour donner l’exemple aux paysans burkinabè, il faut que des confrères le bombardent à la une de leur canard dans des allusions peut flatteuses.

Il y a comme une obsession dans une certaine rédaction à ne voir que le mauvais côté de tout ce qui, peu ou prou, touche à ce citoyen. On n’en déduit qu’on y travaille à faire passer l’homme pour ce qu’il n’est pas, celui par qui une crise n’est jamais loin au Burkina.
En vérité, quand certains manquent de sujet accrocheur pour leur manchette de Une, il leur suffit de regarder du côté de l’avenue Charles-De-Gaulle, là où loge un certain François Compaoré. Et bonjour les spéculations !

Dans le cas présent, elles portent sur une prétendue répression des étudiants dont la garde rapprochée de François Compaoré ne serait pas étrangère. Et comme nos brillants confrères sont dans le secret des dieux, ils nous apprennent que les étudiants frondeurs voulaient saccager la résidence privée du bien nommé. Si cette information est exacte, elle prouve à postiori que la marche organisée par l’Association nationale des étudiants burkinabè (ANEB) ce 17 juin n’avait rien de pacifique. Pire, elle visait moins la satisfaction d’une plate-forme syndicale que la perturbation de l’année universitaire. De là à penser qu’il y aurait eu un plan global de trouble à l’ordre public avec des projets machiavéliques du genre, « on va casser chez François Compaoré » il y a un pas que les « révélations » de nos confrères nous aident à franchir.

Dès lors, fallait-il laisser faire ceux qui, sous le couvert de la défense des intérêts matériels et moraux des étudiants, projetaient de s’en prendre à des honnêtes citoyens ? Bien sûr que non ! Si nos braves étudiants sont incapables de discipliner leur mouvement de revendication, les forces de l’ordre seraient irresponsables d’avaliser leur anarchie. Force doit rester à la loi. C’est un principe général du droit républicain. François Compaoré et sa garde rapprochée n’y sont pour rien. Idem pour la clôture de l’enceinte de l’université.

Ce projet a trop tardé avant de voir le jour. Les enseignants, les étudiants, le personnel administratif qui travaillent au campus et qui ont un zeste d’objectivité vous diront que cela ne nuit en rien aux franchises universitaires. Un mûr d’enceinte, un service de sécurité, rien de tels pour éviter à l’université de Ouagadougou d’être un no man’s land où vont et viennent des individus peu recommandables. De fait, c’est de notoriété publique que certains meneurs, fauteurs de troubles sur le campus sont souvent des gros bras « importés » du « pays réel » pour donner plus de reliefs à la contestation estudiantine. C’est pourquoi il était temps que des dispositions urgentes soient prises pour éviter que le premier temple du savoir au Burkina n’aille à vau-l’eau.

Au demeurant, quand les écoles primaires et les établissements secondaires publics comme privés se construisent des mûrs de clôture, personne ne crie au scandale. On n’y voit pas un moyen d’opprimer les écoliers et les élèves encore moins de les isoler de qui que ce soit. Tôt où tard, cette clôture de béton qui fait jaser, devait être construite. Mais mieux vaut tard que jamais. Le sujet François Compaoré à beau être vendable, arrêtons d’affabuler sur des évidences. Dur, dur d’être frère de président au Faso !

Djibril TOURE

Par : L’Hebdo

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