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Echangeur de l’Est : Les travaux commencent, le commerce s’arrête

Publié le jeudi 28 août 2008 à 09h34min

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Pratiquement, tous les commerçants ont dû fermer boutique en bordure du chantier de construction de l’échangeur de l’Est.

Du fait du début des travaux de construction de l’échangeur de l’Est, la plupart des commerçants situés tout au long de la voie ont dû fermer boutique. Pour ceux qui y demeurent, c’est un véritable cauchemar.

Voici quelques semaines que les travaux de construction de l’échangeur de l’Est ont débuté. Le site est isolé et le trafic routier, interdit. Le commerce dans les alentours est compromis. C’était pourtant une rue très animée. Des commerces divers se trouvaient de part et d’autre de la rue : salons de coiffure, salons de couture, télécentres, garages, boutiques de prêt-à-porter ou de marchandises diverses, pharmacie, restaurants, etc.

Au carrefour, des vendeuses de fruits s’y étaient installées. Chacun faisant son commerce. Aujourd’hui, il n’en est presque plus rien. Une clôture de tôles leur bloque complètement l’accès à la rue. Haute de plus de 2 mètres elle s’étend sur 600 m environ d’Est en Ouest, du Nord au Sud. Elle forme ainsi une sorte de croix. Le dressage de la barrière a nécessité que les boutiques soient privées de leurs hangars. L’étroitesse de l’espace entre les boutiques et la clôture ne permet pas une grande mobilité en ces lieux. Quelques unes restent encore ouvertes, mais de la rue, on a l’impression que tout est fermé. Seule sont visibles, les enseignes.

De l’autre côté de la clôture, un mécanicien bavarde avec son voisin vendeur de pièces détachées. "Il n’y a pas mieux à faire", disent-ils. Quelques mètres plus loin, un gérant de télécentre est assis sur sa chaise, la main gauche soutenant le menton. Il ne prête même pas attention aux rares piétons qui s’y hasardent. Il est perdu dans ses pensées. En vérité, il ne s’attend pas à voir venir un quelconque client. A l’intérieur de son local, une table posée à droite, au fond, un banc posé contre le mur.

A gauche, une photocopieuse recouverte d’un plastique grisaille, preuve que le temps et la poussière y ont fait leur effet. Elle n’est pas branchée. "Le propriétaire est à la recherche d’un nouveau local", laisse entendre le gérant, revenu de loin. Là le propriétaire n’envisage pas quitter les lieux. "C’est une situation très difficile, reconnaît-il mais nous demeuront ici quoi qu’il en soit". Selon un vendeur d’huile-moteur, le commerce est devenu impossible dans les alentours.

Plus rien ne s’achète. "Tout cela est dû à la clôture", ajoute-t-il. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir été prévenu : "J’ai eu l’information il y a bien longtemps. Le moment arrivé, on nous a donné un délai d’une semaine pour arracher les hangars. Seulement je n’imaginait pas que cela allait paralyser notre commerce", confie Salif, vendeur de pièces détachées.

Les plus prévoyants se sont empressés de s’installer ailleurs. "Ayant vu la souffrance des riverains de l’échangeur à la Patte d’Oie, je savais que la même chose allait nous arriver ici.

J’ai alors pris des dispositions pour que nos activités ne périclitent pas" souligne Victor, boutiquier réinstallé à quelques centaines de mettres plus à l’Est. Du côté de la station Shell, située juste au carrefour, l’inquiétude règne. La station est pratiquement isolée par la clôture. "Les ventes ont fortement baissé", confie la gestionnaire. "Les gros camions ne s’arrêtent plus ici. Ils poursuivent leur trajet, pensent que nous avons fermé", explique-t-elle. Pourtant, si la station est encore ouverte, c’est après avoir longuement négocié avec l’entreprise exécutante. "Trente-huit personnes travaillent ici.

Si nous fermons, imaginez l’impact au plan social", dit la gestionnaire. Selon elle, la station ne fermera pas tant que les ventes permettent de couvrir les charges (salaires, eau, électricité). N’ayant plus vraiment le choix, elle prie Dieu pour des lendemains meilleurs. Pour l’entreprise, l’isolement du site est indispensable.

Cela permet le bon déroulement des travaux. Il y va également de la sécurité des usagers de la route. Tout en reconnaissant le tort causé aux riverains, il n’est pas question de compensation. "L’indemnisation suppose qu’un terrain privé soit touché. Or la clôture s’arrête à la limite de la voie publique", explique un des responsables de l’entreprise. En d’autres termes, "on ne fait pas d’omelette sans casser les œufs".

Inoussa MAÏGA
(Stagiaire)<br/<
Sidwaya

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