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Le Premier ministre à la rencontre des exploitants agricoles : Les leçons d’une tournée dans l’Ouest du Burkina

Publié le mardi 26 août 2008 à 10h44min

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Le Premier ministre et son ministre de l’Agriculture ont accordé beaucoup d’attention aux cultures vivrières

Le Premier ministre, Tertius Zongo et son ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Laurent Sédégo ont visité les exploitations agricoles dans la partie Ouest du Burkina. Retour sur ces visites pour en tirer les enseignements.

Le Premier ministre, Tertius Zongo a entrepris du 18 au 22 août 2008, une tournée dans les périmètres agricoles dans la partie Ouest du Burkina Faso. Il a visité des champs dans les régions des Cascades, des Hauts-Bassins et de la Boucle du Mouhoun.

Il était accompagné de son ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, qui en plus des régions citées, s’est rendu seul dans le Sud-Ouest. Auparavant, le ministre délégué à l’Agriculture, Issiaka Maïga avait lui aussi sillonné certaines régions du Burkina. Toutes ces sorties avaient un seul objectif à savoir, constater de visu l’état de la campagne 2008-2009 et la mise en œuvre des mesures prises par le gouvernement en direction du monde paysan.

Enfin, la tournée des plus hautes autorités du pays avait aussi pour but d’encourager les producteurs. Jamais une campagne agricole n’a autant mobilisé les premiers responsables du pays et surtout le Premier ministre.
Le contexte socioéconomique y est certainement pour quelque chose. Ce contexte faut-il le rappeler, est marqué par la vie chère caractérisée par la hausse des prix des produits de première nécessité comme les denrées alimentaires. La fin de la campagne est beaucoup attendue non seulement par les paysans, mais aussi par les dirigeants de ce pays. Une bonne campagne permettra, à défaut de faire baisser les prix des produits alimentaires, de les stabiliser.

Une mauvaise campagne par contre (ce que nous ne souhaitons pas du tout) aggravera une situation déjà difficile. L’on comprend dès lors toute l’attention portée aux paysans en cette présente campagne.

Privilégier les cultures vivrières

A quelque chose malheur est bon, dit-on. La crise alimentaire aurait eu l’avantage de soigner l’image que l’on avait jusqu’alors, du monde paysan. Le Premier ministre et ses deux ministres, en allant eux-mêmes vers les paysans, démontrent s’il en était encore besoin, l’importance de ces acteurs dans le processus du développement du Burkina Faso. Laurent Sédégo l’a d’ailleurs signifié lui-même aux producteurs de Oronkua dans la province du Ioba dans le Sud-Ouest, le 18 août, quand il a affirmé : “Si nous faisons du bruit en ville, c’est grâce à vous”.

Le président du Faso, Blaise Compaoré a compris ce rôle important des paysans, en organisant chaque année et depuis une douzaine d’année maintenant, la Journée nationale du paysan (JNP). Le Premier ministre dans sa tournée a visité ses propres exploitations et celles du président Blaise Compaoré, de Lassiné Diawara et de Djanguinaba Barro, (des opérateurs économiques) et d’autres grands producteurs. L’on pourrait retenir de ces visites que l’agriculture est un créneau porteur qui peut rapporter gros. Ces producteurs font des bénéfices annuels de dizaines de millions de F CFA.

Comme quoi, l’agriculture n’est plus une punition comme le faisaient croire certains parents à leurs progénitures quand ils les menaçaient de les envoyer cultiver au village au cas où ils ne réussiraient pas à l’école. L’agriculture est un métier comme tout autre, et même un bon métier. La crise alimentaire a aussi révélé des défaillances, concernant certaines actions entreprises en direction du monde rural. En effet, on a trop privilégié certaines filières au détriment d’autres.

Aujourd’hui, nourrir la population semble être la préoccupation majeure du gouvernement. C’est pourquoi, pendant leur périple, Tertius Zongo et ses deux ministres se sont plus intéressés aux cultures vivrières qu’aux cultures de rente. Sur la vingtaine de champs visités dans les Cascades, le Sud-Ouest, les Hauts-Bassins et la Boucle du Mouhoun, 17 étaient consacrés à ces spéculations et le reste aux cultures de rente.

Compter d’abord sur soi-même

La crise alimentaire vient enfin nous rappeler qu’il faut compter sur soi-même si nous voulons atteindre l’autosuffisance alimentaire. On ne peut pas nourrir sa famille en comptant sur le grenier du voisin. Le Burkina Faso a les potentialités naturelles pour remplir son propre grenier. La Boucle du Mouhoun dispose par exemple, de 49 000 hectares de bas-fonds. Seulement, 1/10 de ces sites est exploité. Cette année, l’Etat a appuyé les producteurs par l’octroi d’engrais et de semences. Les producteurs se sont mis au travail.

La pluie pour le moment les accompagne correctement, comme pour dire, “aide-toi et le ciel t’aidera”. Les paysans ont pris l’engagement de cultiver encore davantage. Il revient au gouvernement de les aider à écouler leurs produits comme ils l’ont souhaité, afin d’éviter l’expérience amère de certains producteurs de légumes comme la tomate, qui avaient vu leurs produits pourrir, faute de clients.

Aussi conviendrait-il de prendre des dispositions afin que les gros producteurs, appelés agro-businessmen ne phagocytent pas les petits producteurs burkinabè. En attendant, prions le bon Dieu pour qu’il continue d’arroser le Burkina Faso de la bonne pluie.

Adaman DRABO
Sidwaya

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