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Transformation à grande échelle du textile : PACOTA développe deux métiers à tisser

Publié le lundi 25 août 2008 à 13h09min

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Les techniciens autrichiens et burkinabè à l’essai des métiers à tisser.

Dans le cadre de son partenariat avec la coopération autrichienne, le projet PACOTA (Programme d’appui à la commercialisation du textile artisanal) a développé deux nouveaux modèles de métiers à tisser. Il s’agit des tout-premiers modèles au monde et qui sont en essai au Centre de formation féminine et artisanale (CFFA) de Gounghin à Ouagadougou.

Le domaine du textile connaît un réel engouement au Burkina Faso. Des cotonculteurs en passant par les fileuses, les teinturiers, les tisseuses et les couturiers, chacun s’active de son côté pour faire du textile un secteur porteur. Cependant, le tissage du coton nécessite beaucoup d’énergie et de temps, la technologie textile étant

très peu développée au Burkina Faso. Les métiers à tisser artisanaux mis en place grâce au Centre écologique Albert Scheweitzer (CEAS) et le projet PROFITA avec l’appui de l’ONUDI facilitaient un tant soit peu le travail des tisseuses. Les acteurs du domaine notamment le Projet d’appui à la commercialisation des produits du textile et de l’artisanat (PACOTA) ont jugé nécessaire de trouver les moyens nécessaires pour accroître la consommation du textile au Burkina Faso et accentuer la vulgarisation des métiers à tisser : "Le projet PACOTA a fait l’objet d’un appel à proposition dans le sens de proposer une stratégie pour appuyer la commercialisation du pagne tissé.

C’est dans ce sens que nous avons pensé à un métier automatique", explique M. Pierre Guissou, coordonnateur du PACOTA.
Grâce au soutien de la coopération autrichienne, il a été développé au Centre de formation féminine et artisanale de Gounghin (CFFA) deux métiers à tisser automatiques dénommés "soulgo youma". Grâce à des techniciens autrichiens et burkinabè, les deux métiers à tisser ont été entièrement montés à Ouagadougou au CFFA de Gounghin. "C’est le premier modèle au monde. Ils sont partis sur la base des métiers que nous avions ici et ont travaillé à le moderniser de façon à ce qu’il fonctionne de manière automatique.

Pour nous ,c’est une révolution car il va permettre l’augmentation de la capacité de production des femmes dans le tissage", s’est réjoui Pierre Guissou.
Selon l’ingénieur en chef, le jeune Markus, le métier à tisser va automatiser l’étape du tissage. La machine fonctionne avec l’électricité et l’air comprimé. Le métier à tisser automatique, selon les techniciens, présente plusieurs atouts. Il donne la même pression au tissage et permet d’avoir un élément homogène.

Il permet ensuite d’améliorer le rendement en une journée. Il permet enfin de procéder à plusieurs sélections, d’avoir plusieurs modèles de tissage en fonction du fil sélectionné, selon les techniciens, la seule contrainte liée à l’utilisation du métier à tisser automatique est liée à l’énergie électrique.

Pour ce faire, les responsables du projet PACOTA comptent faciliter le travail des tisseuses en le faisant fonctionner avec des groupes électrogènes. Le montage entier des deux métiers à tisser a été fait au CFFA de Gounghin dans le sens de faciliter un transfert de compétences aux techniciens burkinabè.

Les deux outils seront à l’essai pendant un certain temps avant leur vulgarisation. Avec cette trouvaille, le projet PACOTA entend accroître la transformation à grande échelle du textile africain (le Faso dan fani).

Ismaël BICABA
bicabai@yahoo.fr
Dorothée OUEDRAOGO
(Stagiaire)
Sidwaya

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