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Transport et sécurité routière : Le CES pour le port du casque

Publié le mercredi 20 août 2008 à 10h54min

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Tous les clignotants sont à l’orange en matière de transport et de sécurité routière au Burkina Faso. C’est le constat du président du Conseil économique et social (CES) Thomas Sanon, à la clôture de la 1re session de l’année 2008, le mardi 19 août dernier à Ouagadougou. Pour inverser la tendance, les conseillers ont fait de nombreuses propositions allant du renforcement du réseau routier à la lutte contre le grand banditisme en passant par le renforcement du contrôle et de la répression des infractions.

Pendant 3 semaines, soit du 29 juillet au 19 août 2008, les 90 conseillers ont passé en revue l’état des lieux du transport et de la sécurité au Burkina. Les constats ne sont pas du tout reluisants, faisant dire au président du CES, Thomas Sanon que "tous les clignotants sont à l’orange s’ils ne virent pas tout simplement au rouge".

Ainsi, pour le cadre réglementaire, le rapport de synthèse souligne que la réglementation n’est pas toujours appliquée et qu’elle comporte des lacunes. En ce qui concerne les infrastructures, les conseillers ont relevé les progrès réalisés, même s’ils les jugent insuffisants au regard de l’accroissement de la population et des exigences du développement. Par ailleurs, selon eux, le réseau routier est en mauvais état à cause notamment des insuffisances constatées dans l’exécution et l’entretien des ouvrages. Le rapport de synthèse a aussi pointé du doigt la vétusté du parc automobile (18 ans en moyenne) qui est aggravée par l’importation des véhicules d’occasion. Les conditions d’exercice de la profession de transporteur ont été passées à la loupe par le CES qui relève l’inapplication des textes et leur inadaptation au contexte actuel de développement.

Enfin, dans le domaine de la sécurité routière, le rapport de synthèse a fait le constat de l’accroissement des accidents graves ou mortels, dus au facteur humain, à l’état des routes et des véhicules, etc. Plusieurs cas de figures ont été notamment mis à l’index, à savoir, la circulation des permis de conduire irrégulièrement acquis, le non-respect du port du casque, la mauvaise qualité de la formation dans les auto-écoles, le non-respect du code de la route d’une façon générale (excès de vitesse, usage du téléphone dans la circulation, mauvais stationnement ...). Au regard de l’ampleur et de la complexité de l’insécurité routière, les conseillers ont préconisé de privilégier une approche globale pour toucher "les éléments constitutifs du système de mobilité".

Ainsi, un accent particulier devrait être mis, selon eux, sur le renforcement de la capacité du réseau routier, l’amélioration de la qualité du parc automobile, la mise en place d’un mécanisme pérenne de financement de la politique de sécurité routière, le renforcement du contrôle de la qualité des carburants servis, le renforcement du contrôle et de la répression des infractions et la lutte contre le grand banditisme. Pour ce qui concerne particulièrement la qualité du parc auto, les conseillers ont proposé de réglementer l’importation des véhicules en limitant à 5 ans l’âge pour le transport en commun et de marchandises et 10 ans pour les voitures particulières ; ceci pour éviter la circulation des épaves. Dans le domaine du renforcement du contrôle routier et de la répression des infractions, le CES est d’accord pour que le port de la ceinture et celui du casque soit rendu obligatoire "de façon progressive par des actions intenses de sensibilisation".

L’institution est aussi favorable à l’application stricte de la réglementation en matière de surcharges, d’excès de vitesse, de conduite en état d’ébriété, d’utilisation du téléphone dans la circulation, etc. et à la limitation de la vitesse des engins à deux roues par plombage. Enfin, pour lutter contre le grand banditisme, le rapport de synthèse suggère entre autres, les escortes des véhicules de transport en commun sur les axes routiers interurbains. Le président du CES, Thomas Sanon, a conclu en martelant qu’il "faut redonner force et crédit à l’Etat de droit sur la route en interpellant tous les acteurs concernés."

Par Dayang-ne-Wendé P. SILGA

Le Pays

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