LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Journée internationale de la jeunesse : Le FASI finance les projets pertinents

Publié le mercredi 13 août 2008 à 12h01min

PARTAGER :                          

A l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la jeunesse, le Fonds d’appui au secteur informel (FASI), structure de financement du ministère de la Jeunesse et de l’Emploi a organisé une cérémonie de remise de chèques d’une valeur de 43 775 000 F CFA à 106 promoteurs jeunes de la région du Centre dont les demandes de crédit ont été agréés.

164 925 000 F CFA, c’est le montant global que le ministère de la Jeunesse, à travers le FASI a octroyé cette année pour soutenir les initiatives du secteur informel. Au total, 400 promoteurs à travers les 13 régions du pays bénéficient de cet appui. Parmi eux, 106 promoteurs sont de la région du Centre et bénéficient de 43 775 000 F CFA. La cérémonie de remise de chèques qui a eu lieu dans les locaux du FASI a été présidée par le ministre de la Jeunesse et de l’Emploi, Justin Koutaba et parrainée par le ministre de l’Economie et des Finances, Jean Baptiste Compaoré.

M. Justin Koutaba a rappelé que cette cérémonie qui n’est pas la première du genre, vise à encourager, prodiguer des conseils et apporter son soutien aux promoteurs.
Il a ensuite situé cette action dans le cadre des résolutions du gouvernement depuis le début de la décennie 1990, d’inscrire la question de l’emploi au cœur de ses préoccupations.

Pour lui, "venir à bout du défi de l’emploi pour tous relève d’une véritable gageure et suppose des décideurs politiques, beaucoup d’imagination dans la mise en œuvre des stratégies novatrices". Et le ministre de rassurer que les plus hautes autorités à commencer par le président du Faso n’ont pas failli à leurs responsabilités à travers de nombreuses initiatives pour favoriser la création
d’emplois.

M. Justin Koutaba a félicité les promoteurs pour la qualité et la pertinence de leurs projets qui ont valu leur financement par le FASI. "Je voudrais vous adresser mes félicitations pour la qualité de vos projets qui sont potentiellement créateurs d’emplois et donc générateurs de revenus". Il a interpellé les bénéficiaires à la probité et au respect de leurs engagements à rembourser leurs dettes.
Ces fonds accordés aux promoteurs ont été acquis auprès de la coopération taïwanaise qui est le principal bailleur du FASI. Pour la période 1999-2008, elle a contribué au fonds des crédits pour environ 2,2 milliards de nos francs. Et le ministre Koutaba d’affirmer qu’il "ne doute pas que vous continuerez à nous soutenir pour
qu’ensemble, nous engrangions des victoires encore plus éclatantes dans notre lutte conte le chômage et la pauvreté".
Enfin, le FASI a procédé à une remise symbolique de chèques à 6 bénéficiaires.

Assétou BADOH
R. Pierre BOUGMA (Stagiaire)


Des bénéficiaires se prononcent

Aimé Serge Yacouba Waro, un fidèle bénéficiaire du FASI : J’ai découvert le FASI à travers un ami. J’ai un restaurant qui marche assez bien, mais j’ambitionnais de l’agrandir. Alors, j’ai sollicité le FASI et j’ai pu obtenir ainsi un prêt de 300 000 F CFA ; et ensuite, un autre de 500 000 F CFA, puis de 750 000 F CFA, qui m’ont permis d’aménager ailleurs, d’agrandir le restaurant, d’améliorer mes prestations et même de recruter du personnel. J’emploie actuellement 7 personnes. J’ai besoin d’1 million 500 000 F, mais on me demande comme garantie le permis urbain d’habiter. La garantie pose problème à beaucoup de promoteurs. Ce que nous attendons du FASI, c’est de revoir le temps de traitement des dossiers de renouvellement.

Mme Soulama/Koné Minata Florence : Je vends des produits de nettoyage, notamment du savon liquide et de l’acide à carreau.

Je produis actuellement une vingtaine de litres par semaine. Je viens de bénéficier pour la 3e fois du prêt FASI et je compte accroître ma production. J’ai une clientèle sûre et je suis confiante quant au remboursement de ce prêt.

Issaka Ganemtoré : Je vends des marchandises diverses. J’ai connu le FASI lors de son passage dans mon quartier et je ne me suis pas sentie tout de suite concernée par ce fonds. Ayant vu d’autres personnes en bénéficier, j’ai alors entamé les démarches et j’ai reçu 250 000 F CFA. Aujourd’hui, je suis à mon quatrième chèque. Ce fonds m’a permis d’agrandir ma boutique et je peux ainsi subvenir à mes besoins et également honorer mes engagements.

--------------------

10 ans d’existence du FASI, son directeur Brahima Zoundi explique l’utilité dudit fonds à Sidwaya et les conditions pour y accéder

S. : Le FASI a 10 ans, quel bilan tirez-vous ?

B.Z. : En 10 ans, nous avons pu financier plus de 10 380 projets qui ont créé plus de 50 000 emplois et consolider 25 000 autres. Je me dis que ce n’est pas suffisant, mais cela est satisfaisant pour nous. Nous comptons les années à venir, faire davantage, si des moyens sont mis à notre disposition. Notre intérêt pour le secteur informel répond à l’initiative du président du Faso à l’occasion de son discours sur la production en

1994 dont les 6 axes deviendront plus tard les Engagements nationaux. Il a ainsi pris l’engagement de créer un fonds en direction du secteur informel qui a plein de potentialités et qui avait des difficultés à accéder aux systèmes de crédit. Le FASI a été créé pour permettre aux acteurs de ce secteur de bénéficier de crédits à des conditions très souples.
Quand on tient compte de la capacité d’emploi dans le secteur public et industriel et aussi du niveau général de nos populations, le secteur informel revêt un intérêt capital. Je pense que si ce fonds n’existait pas, il aurait fallu le créer parce qu’il apporte beaucoup en matière de création et de promotion de l’emploi.

S. : Que répondez-vous aux griefs qui vous sont adressés sur les délais de traitement des dossier, l’exigence de la garantie et de l’aval ?

B. Z. : On nous accuse d’imposer des taux élevés et d’exiger des garanties et un aval et aussi, d’avoir de longs délais.
Nous sommes représentés dans les 13 régions du Burkina Faso et nous recevons en moyenne 250 dossiers par mois, par régions. Le FASI ne dispose que de quatre agents pour les traiter. En plus, nous voulons alléger la charge des promoteurs. Nous leur évitons de monter des dossiers qui vont leur coûter cher. Nous leur proposons juste des formulaires à remplir. Si on doit accorder un crédit de 500 000 F CFA à quelqu’un et lui demander 50 à 75 000 F CFA, nous pensons que c’est trop lui demander. C’est pourquoi, nous avons pris sur nous la charge de monter ces dossiers et évidemment, cela allonge les délais, Je pense que la balle est dans leur camp. S’ils sont d’accord pour nous libérer de cette charge, nous pouvons accélérer les délais. Pour ce qui concerne la garantie, ce que nous demandons n’est pas comparable à l’exigence des autres institutions. Nous ne tenons pas compte de la valeur du bien. La garantie nous permet de mesurer l’engagement du promoteur. S’il est d’accord pour donner le bien qui lui tient à cœur, cela veut dire qu’il est déterminé à réussir son projet.

Le crédit est basé sur la confiance, nous demandons aux promoteurs de nous présenter quelqu’un, qui puisse certifier qu’ils sont sérieux et qu’ils vont effectivement l’utiliser à bon escient. Nous ne tenons pas compte du poids économique de l’aval. Qu’il soit chômeur ou travailleur, peu importe, pourvu qu’il vienne témoigner de votre fiabilité. Sur quel élément objectif, pouvons-nous nous baser pour octroyer un crédit à un promoteur qui n’est pas capable de trouver dans son entourage quelqu’un qui puisse nous affirmer qu’il peut et va travailler et nous rembourser. Nous avons beaucoup d’impayés, mais nous n’avons jamais retiré la garantie ni faire rembourser un aval. D’ailleurs, nous accompagnons certains en banque pour leur permettre d’avoir des sommes conséquentes que le FASI ne peut mettre à la disposition. Mais il faut montrer sa bonne foi par le travail, car nous y allons progressivement.

Propos recueilli par Assétou BADOH

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique