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Projet Biocarburant au Burkina Faso : Flambée d’optimisme

Publié le mardi 12 août 2008 à 14h24min

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Le projet de production de biocarburant au Burkina Faso est entré dans une nouvelle phase avec le lancement, les 2 et 3 août 2008, de la plantation à grande échelle de jatropha dans la commune rurale de Boni. Trois experts en énergie verte venus des USA, des Philippines et d’Australie, et qui ont participé à l’opération, y sont revenus très optimistes.

Savez-vous à combien on estime le nombre de barils de pétrole importé chaque jour au Burkina Faso ? 9 000. Eh oui, 9 000 barils par jour. Soit la contre-valeur d’un million de dollars US (environ 450 millions de francs CFA).

Pour montrer l’intérêt du projet biocarburant made in Burkina auquel il se consacre désormais, l’Américano-philippin, George Sycip, ne va pas loin pour convaincre son interlocuteur. Ancien chef de la direction financière de la United bank (Californie), cet habitué des chiffres, même des plus pharaoniques, a le vertige quand il parle, avec moult détails, de la facture pétrolière de notre pays.

« En termes de sortie d’argent, c’est trop pour un pays pauvre comme le Burkina Faso. Quand on sait que le cours du brut ne cessera d’augmenter, si rien n’est fait pour atténuer les dépenses en énergie fossile, la situation deviendra intenable dans quelques années », traduit, en français, le directeur d’AGRITECH-Faso, William Kwendé, un jeune Burkinabè résidant en Malaisie.

Présent dans notre pays dans le cadre de l’ambitieux projet de biocarburant à partir du jatropha ou pourghère (plante dont l’huile peut faire tourner les moteurs diesel), George Sysip, membre associé d’AGRITECH-Faso, société promotrice dudit projet, est rentré satisfait de Boni, futur site de production de l’énergie verte. (Conf. Notre grand reportage du mardi 27 mai 2008) « Au regard de l’évolution des travaux, je pense que l’échéance de 2011 [date prévue pour la production de la première goutte de biocarburant] sera respectée.

Peut-être même bien avant », présage-t-il, la voix toujours aussi fluette. A côté, le maire de la commune rurale de Boni, Patrick Makhan Bondé, est heureux comme tout. Présent au déjeuner d’au revoir offert par les trois experts à l’hôtel Silmandé peu avant le vol retour, le bienheureux élu local se met à dévoiler le mode de gestion du projet : « La pépinière d’AGRITECH-Faso a déjà produit 500 000 pieds de jatropha. Ils seront gratuitement mis à la disposition des populations qui vont gérer elles-mêmes les 200 hectares de plants ».

Le ton plus haut, il précise : « Nous ne sommes pas là pour déposséder les paysans de leurs terres. La filière jatropha sera exploitée dans le strict respect des paysans ».

Au projet initial vient de se greffer un autre : celui de la production d’énergie à partir de la biomasse. D’où, la présence, dans la délégation, du DG de la firme internationale Global infrastructure and investment (GI2), l’Américain Richard S. Ondrik. Coûts de revient de toutes alternatives aux hydrocarbures ?

« A la portée du monde rural », promet le patron du GI2. « Il ne suffit pas de produire de nouvelles formes d’énergie. Il faut faire en sorte qu’elles soient accessibles à tous. Si nous sommes engagés dans le projet, c’est parce que nous sommes convaincus que le biocarburant offre de meilleures opportunités de mécanisation agricole dans les pays en voie de développement ».

Soudain, le professeur Makido Ouédraogo. Celui-là même qui a consacré toute sa carrière de chercheur à l’étude du jatropha. En 1985, il réalise son premier essai démonstratif de la combustion de l’huile de pourghère dans un moteur diesel. L’équipe de précurseurs de biocarburant au Burkina Faso est maintenant au grand complet. La révolution silencieuse est en marche.

Alain Saint Robespierre

L’Observateur
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