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Campagne agricole 2008-2009 : Bonnes prévisions dans l’ensemble, des poches de sécheresse à l’Est

Publié le mardi 12 août 2008 à 14h18min

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Le ministre délégué chargé de l’Agriculture, Issaka Maïga, a effectué, du 6 au 9 août 2008, une tournée dans des champs agricoles des régions du Centre-Sud, Centre-Est, de l’Est et du Plateau central pour constater l’état de la campagne, l’utilisation des dons de semences améliorées et des engrais subventionnés par l’Etat.

Plus de 1 800 km parcourus. Beaucoup de sites de différentes spéculations (mil, sorgho, maïs, riz, sésame, niébé, coton) visités. Échanges à bâtons rompus avec les techniciens de l’Agriculture, des groupements de paysans...Tel est le menu de la tournée du ministre délégué chargé de l’Agriculture, Issaka Maïga dans les régions du Centre-Sud, Centre-Est, de l’Est et du Plateau central. Cette sortie théorique et pratique, se veut être, pour le ministre, un suivi et une évaluation dans le cadre des objectifs fixés pour la campagne agricole 2008-2009. En effet, l’Etat affiche l’ambition de produire 4 231 599 tonnes de céréales dont 260 000 de riz.

Chaque région s’est également donné des engagements de production. Pour atteindre ces résultats, l’Etat a mis à la disposition des producteurs des semences améliorées et des engrais NPK pour la culture du riz. C’est pour vérifier l’effectivité de l’accompagnement de l’Etat sur le terrain et mesurer l’avancement de la campagne en termes de superficies emblavées que le ministre délégué, Issaka Maïga a pris son bâton de pèlerin pour rencontrer producteurs, encadreurs et autorités locales. Dans les différentes régions visitées, les réponses des producteurs aux différentes interrogations lui ont permis de se rassurer que les semences améliorées distribuées gratuitement "ne sont pas allées dans les marmites". Aussi, "les engrais subventionnés à 50% ne sont pas dans les poches d’indélicats".

L’accent est mis pour cette campagne agricole, sur la filière riz, pour réduire l’importation du riz qui s’élève à 40 milliards de F CFA/ an. "Nous avons un objectif de production de 260 000 tonnes de riz. Cela, permettra de couvrir 50% des besoins de la population en riz. Dans le cadre de la révolution verte, nous voulons d’ici à 2015 assurer l’autosuffisance alimentaire en matière de riz", a indiqué le ministre Maïga. A pas de charge, le ministre délégué à l’Agriculture et sa délégation ont au moins visité deux bas-fonds rizicoles dans chacune des quatre régions. Dans le Centre-Sud, il s’agit du bas-fond rizicole de Songo II (Nahouri) et celui de Kongtenga (Bazèga). A Songo II, un groupement de 298 producteurs (125 femmes et 173 hommes) exploite 88 ha avec des semences de la variété FKR19, offertes gratuitement par l’Etat. Le rendement prévisionnel est de 4 tonnes/ha. Après la région du Centre-Sud, cap a été mis sur la région du Centre-Est. Là-bas, ce sont les périmètres irrigués de Bidiga et le bas-fond de Boubou situés respectivement à 20 et à 50 km de Tenkodogo qui étaient au programme du ministre. Le groupement Binka composé de 100 hommes et de 6 femmes travaillent sur la plaine de Bidiga (20 ha).

La variété cultivée est le Nérica 62 N avec un rendement de 5t/ha. A Boubou, le ministre a encouragé les 205 exploitants dont 99 femmes qui s’adonnent à la culture du riz, variété TS2 sur 40 ha. Dans la même région, un agriculteur moderne et modèle a retenu l’attention de la délégation ministérielle. Il s’agit de Seydou Sorgho, du village de Tinoghin situé à 40 km de Tenkodogo. Les spéculations s’étalent sur 30 ha et sont composées de niébé, de maïs, de coton et de sorgho. Son champ de maïs de 5 ha (variété Massongo) est en état d’épiaison. Il utilise des semences améliorées achetées à l’INERA. D’où la satisfaction du ministre délégué, Issaka Maïga : "C’est un producteur volontaire, il faut qu’il soit un modèle pour les autres producteurs".

Des poches de sécheresse à l’Est

Autre lieu, autre réalité. A Botou dans la Tapoa, à environ 5 km de la frontière du Niger, le ministre Issaka Maïga a été accueilli par une population ayant les yeux tournées vers le ciel. La commune de Botou a enregistré ses dernières pluies importantes avant le 20 juillet 2008. Le bas-fond de Koyenga (120 ha) visité, présente des problèmes hydriques. Le riz cultivé est de variété améliorée, IS2 et FKR19. 344 producteurs exploitent le bas-fond avec l’espoir de récolter 5 ha/t. Le ministre tout en souhaitant la clémence du ciel a demandé aux producteurs de suivre les conseils des techniciens. Selon le directeur provincial de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques de la Tapoa, Boureima Sana, la situation agricole de la province est passable. La campagne est bonne au côté sud et présente des poches de sécheresse au Nord (dans les communes de Kantchari et de Botou). "Rien n’est perdu pour le moment. Si on gagne la pluie dans un bref délai, on peut récupérer", a-t-il souligné. Du côté sud de la province de la Tapoa à 20 km de Diapaga, le ministre Maïga est allé constater l’état végétatif du coton dans le champ du producteur Innocent Coulidiati, directeur général de la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS).

Il exploite 15 ha avec la variété Stam 59 à 1,5t/ha. Producteur modèle, il fait des dons de semences améliorées à ses voisins producteurs. Dans la région de l’Est, la tournée du ministre délégué à l’Agriculture, s’est transformée en une course contre "le soleil". Ainsi, à 19 h moins, la délégation ministérielle est arrivée sur le site rizicole de Payegou, situé à 30 km de Fada et aménagé par le PBF/PAM. Il fait nuit, et le ministre d’apporter aux producteurs ses encouragements. Le périple de la visite agricole s’est achevé au Plateau central.

Dans la région du Plateau central, le ministre délégué chargé de l’Agriculture a commencé son constat dans la plaine rizicole de Ziga dans la commune rurale de Sourgoubila. Constitué de 40 ha, la plaine de Zigo est exploitée par un groupe de producteurs de 281 membres dont 112 hommes. La forte présence des femmes a été saluée. Car cela répond à l’axe 6 du document de la révolution verte ; "Promouvoir l’approche genre en vue d’améliorer la situation économique et le statut social des femmes...".

Le président du Faso donne l’exemple

La visite s’est ensuite poursuivie dans les champs du président du Faso, Blaise Compaoré à Yaotenga, dans la province d’Oubritenga.
Sur un espace de 60 ha, le président du Faso a semé du mil, du maïs, du sorgho, du niébé, de l’arachide... "L’exemple vient d’en haut, le président du Faso a utilisé uniquement des semences améliorées en diversifiant la production. Ainsi, il allie la production pour la sécurité alimentaire à la production pour générer des revenus", a précisé le ministre délégué Issaka Maïga.

Après les visites de terrain, dans toutes les régions, le ministre Maïga a eu une séance de travail avec les techniciens de l’Agriculture. Partout, les directeurs régionaux en charge de l’Agriculture ont signifié que les superficies emblavées sont supérieures aux prévisions et que la situation agricole est bonne. Il a demandé à chaque agent de jouer pleinement son rôle et de rendre compte. "Vous serez notés en fonction de votre travail. Les mauvais encadreurs seront sanctionnés". Les producteurs ont été informés que l’Etat va les accompagner dans le décorticage et la commercialisation du riz. Le ministre délégué Issaka Maïga a invité les producteurs modèles à sensibiliser les autres paysans à l’utilisation des semences améliorées. De ce fait, le ministère en charge de l’Agriculture projette de mettre en place un plan semencier en fonction des régions et des spéculations. Car l’option est de faire de l’agriculture au Burkina une agriculture intensive.

Boureima SANGA

Sidwaya

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