Déclaration du MEFA

Camarades étudiants (es), le moment tant attendu est arrivé. Le MEFA tient à vous informer de la tenue effective des élections de délégués d’UFR le 24 juin 2004. Faut-il encore le rappeler, les élections de délégués d’étudiants de l’université de Ouagadougou, commencées en 1994, furent suspendues avec la refondation qui a traîné sans aucun doute tout un cortège de mesures liberticides à l’encontre des étudiants.

Tout cela est certes le fruit d’un bras de fer inutile entre l’administration et un syndicat irresponsable qui ne cesse de sacrifier les étudiants au grand bonheur de politiciens fantoches. L’intelligentia burkinabé n’était plus valablement représentée aux différentes instances où se discute et se décide son destin. Sous des pressions diverses, l’université de Ouagadougou a connu l’an dernier des élections libres et démocratiques dans toutes les unités de formation.

Camarades, vu donc le contexte difficile d’organisation de cette échéance électorale du 12 juin 2003 et les manigances politiciennes qui entouraient ces élections, le MEFA avait opté pour l’abstention tout en gardant l’espoir grand que les différents candidats pouvaient valablement représenter et défendre les étudiants face aux problèmes qui nous assaillent. Contrairement à ce que nous pensions, tout notre espoir ainsi que celui de l’ensemble des étudiants, témoins de nos luttes, s’est envolé ; car certains candidats élus se sont retrouvés à Dakar (délégué adjoint/LAC), d’autres renvoyés ou transférés dans d’autres UFR (délégué/IBAM).
Comment comprendre cela ?

Comment peuvent-ils défendre les étudiants de leurs UFR respectives quand on sait qu’ils sont dans d’autres établissements ou hors du pays ? Que peut-on retenir comme avancée au niveau des instances décisionnelles ? Voilà autant de questions auxquelles nous ne pouvons répondre. Cela est d’autant plus fâcheux que les administrations prennent prétexte de cette présence des élus pour refuser de débattre de certaines questions avec votre syndicat, car les contrôlant (les délégués élus).

Ainsi, nos préoccupations face au contingentement des plats au RU, l’augmentation du nombre de bénéficiaires de la bourse intermédiaire et un quota spécial pour cette bourse, les questions de la police spéciale universitaire (PSU) ont été renvoyées à nos représentants pour mieux les mettre en vigueur. De même, on constate une instabilité notoire du payement de l’aide et du prêt FONER, la privation de certains de nos camarades de cette aide. Comment comprendre que des gens qui sont contre le principe du prêt FONER puissent nous défendre aux différentes instances concernant cette allocation financière ?

Camarades, pour ne citer que cela, et face à l’inertie, à l’incapacité de nos représentants à résoudre tous ces problèmes sus-cités, le MEFA pense que « Trop c’est trop », et par conséquent, « Nan laara an saara ! » , d’après le Pr. Joseph Ki-Zerbo. Il est plus que jamais impératif de prendre conscience de nos méthodes de lutte. C’est pourquoi le MEFA décide cette année d’aller aux élections, malgré le contexte plus difficile, avec la confiance de tous les étudiants.

Ensemble, mobilisons-nous autour de notre structure pour dire non au radicalisme syndical qui ne cesse de nous conduire à l’abattoir et de nous mettre à la merci de politiciens véreux et fantoches. Le MEFA, en tant que structure responsable et défenseur des intérêts moraux et matériels des étudiants, s’indigne du fait que nos camarades élus de l’an dernier ne nous ont pas fait un bilan objectif de leur mandat et donc de dire l’évolution qu’il y a eu. Nous demandons aux camarades élus, même s’il est déjà tard, un bilan clair et exhaustif des acquis au cours de leur mandat, au lieu de nous livrer un récital d’ouverture de toillettes, comme avancée d’un an de représentation.

Tous ensemble, sortons massivement le 24 juin 2004 dans nos UFR respectives avec nos cartes d’étudiant et nos attestations d’inscription pour choisir le bulletin bleu afin d’élire des étudiants véridiques et capables de résoudre nos problèmes et ce, par le dialogue franc et digne des intellectuels que nous sommes. Tous pour le bulletin bleu ! Le MEFA, pour un renouveau syndical ! Le MEFA, pour un nouveau dynamisme syndical ! Le MEFA, syndicat de revendication et de proprosition

Conviction - Solidarité - Action,
Secrétariat exécutif national

Déclaration de l’ANEB

Demain 24 juin 2004, l’ensemble des étudiants de l’université de Ouagadougou est invité à aller aux urnes pour choisir ses délégués. Cette année, au contraire des années passées, on constate plusieurs listes de candidats par UFR, sauf à l’UFR/SDS. Chacune d’elles se réclame d’une organisation estudiantine. Comme à l’accoutumée, l’ANEB présente une liste de candidats dans toutes les UFR et à l’IBAM. 

Après plus d’une dizaine de jours de campagne, on constate une faible ambiance de campagne sur le campus comme nous l’avions prévu, liée au contexte de fin de cours et d’examen. Cette situation créée et voulue par les autorités universitaires traduit leur volonté d’empêcher l’ANEB de remporter ces élections.

En effet, outre la convocation de l’électorat dans un contexte de fin d’année universitaire et d’examen, l’administration refuse de répondre aux doléances des candidats ANEB, qui sont entre autres l’augmentation du nombre de bureaux de vote par UFR et l’affichage de la liste complète des électeurs. La présidence de l’université ne prévoit qu’un seul bureau de vote par UFR.

Ces derniers seront ouverts de 08 heures à 18 heures, soit pendant dix (10) heures. Si chaque électeur vote en une (1) minute (ce qui sera difficile), à la fermeture des bureaux de vote, il n’y aura au plus que six cents (600) votants par UFR alors que les UFR comptent en moyenne entre deux mille (2000) et quatre mille (4000) étudiants. Par ailleurs, cette période de campagne a été l’occasion pour certains candidats de poser des actes qui n’honorent pas le milieu intellectuel dans lequel nous nous trouvons.

En effet, nous avons assisté à des distributions de paquets de thé, de souches de restauration et de beaucoup d’autres promesses de toute nature dans plusieurs célibateriums d’étudiants et dans les cités universitaires. Dès lors, on est amené à s’interroger sur l’origine des fonds utilisés à de telles fins. Toutefois, pour l’ANEB, ces tentatives d’achat de suffrage et autres manœuvres resteront certainement vaines, car le degré de maturité politique de l’étudiant ainsi que son intégrité ne sauraient être mis à l’épreuve par de telles pratiques.

Camarades étudiants,

La campagne électorale qui arrive ce jour à son terme n’a pas été pour notre association l’occasion de faire des promesses électoralistes et démagogiques. Le délégué élu n’est qu’un représentant des étudiants auprès de l’administration et des instances décisionnelles.

Pour l’ANEB, il s’agit de postes de combat devant être occupés par des étudiants capables de défendre fermement et conséquemment les intérêts de leurs camarades. C’est pourquoi il faut faire un choix utile, le choix des candidats ANEB. En conséquence, l’ANEB vous invite à sortir nombreux ce jeudi 24 juin 2004, munis de vos cartes d’étudiants ou, à défaut, de vos attestations d’inscription et de vos cartes d’identité nationale afin de voter massivement pour les candidats ANEB dans toutes les UFR et à l’IBAM en choisissant les bulletins roses, bulletins des candidats ANEB.

Ensemble, renouvelons une fois de plus notre confiance à l’ANEB, Pour la victoire le 24 juin 2004, en avant ! Tous pour le bulletin rose ! Vive l’ANEB ! Vive l’UGEB !

Pain et liberté pour le peuple !

Le Comité exécutif