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Restauration et protection du lac Bam : Plus de 16 milliards de F CFAà mobiliser

Publié le mercredi 30 juillet 2008 à 11h03min

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Le ministère de l’Agriculture a organisé, mardi 29 juillet 2008 à Ouagadougou, un atelier de restitution d’une étude sur la restauration, la protection et la valorisation du lac Bam.

Le lac Bam, le plus grand réservoir naturel du Burkina, est malade. Malade, il l’est à cause de l’envasement, de la déperdition de la biodiversité, de la végétation. Entre 1962 et 2004, son étalement est passé de 141,7 hectares à 250 hectares. Cela signifie que le lac est sorti de son lit, s’est étalé du fait des mauvaises pratiques agricoles et de l’ensablement. Long d’environ 25 km, le lac Bam a une capacité de 41,3 millions de m3. Pendant les grandes crues, sa longueur peut atteindre 40 km avec une largeur de 1 km. Mais depuis un certain temps, le lac subit une perte croissante de son potentiel halieutique due à la baisse des capacités de stockage. En 43 ans, le volume des dépôts solides a atteint 4,8 mm3. La quantité de matériaux arrachés à chaque km2 de superficie de bassin versant et susceptible de se déposer dans la retenue est estimée à 43 m3/km2 par an.

Face à l’ampleur du drame, le ministère de l’Agriculture vole au secours du lac. Il a commandité une étude sur la restauration, la protection et la valorisation du lac Bam. Cette étude conduite par le bureau d’étude CINTECH a fait l’objet d’un atelier de restitution, le mardi 29 juillet 2008, au ministère de l’Agriculture qui doit aboutir au plaidoyer pour la mobilisation des fonds. Il s’agit d’un avant-projet détaillé devant permettre de prendre la mesure des investissements à réaliser pour sauver le lac Bam. On estime à 16 milliards de F CFA, l’enveloppe nécessaire à mobiliser pour la restauration, la protection et la valorisation sur une période de cinq ans. Si l’étude est bien ficelée, on devrait trouver des bailleurs de fonds pour faire du lac Bam un fleuron de l’agrobusiness, a reconnu le directeur général du génie rural, Ambroise Ouédraogo.

En cela, les participants ont amendé et approfondi les propositions contenues dans l’étude du consultant. L’avant-projet d’aménagement proposé par le consultant suggère le réhaussement du déversoir de 30 cm afin de disposer de plus d’eau pour irriguer au moins 1200 hectares. Il propose la valorisation d’au moins 500 ha, la réhabilitation des périmètres existants. Le consultant pense que l’on pourrait intensifier l’élevage à travers des bandes d’accès au lac. Toute chose qui va réduire le piétinement des berges. L’étude allie sauvegarde de l’environnement et promotion de l’écotourisme.

Comme à Bagré, on pourrait ériger des hôtels, un mémorial bâtis autour d’un programme d’assainissement et d’assistance technique. Pour le ministre de l’Agriculture, l’enjeu est tridimensionnel pour la région et le Burkina : social, économique et environnemental. "Les investissements (...) permettront de sécuriser une population bénéficiaire de plus de 100 000 personnes et de promouvoir la pêche et l’agriculture qui redonneront à ce lac, son leadership international d’antan de producteur de haricot vert", a estimé Laurent Sédégo.

S.N.C.
Seydou NACRO
(Stagiaire)

Sidwaya

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