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Port de téma : A la conquête des opérateurs économiques burkinabè

Publié le mercredi 23 juin 2004 à 09h24min

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Le port de Tema (Ghana) reçoit de plus en plus de
marchandises des Burkinabè à l’importation et à l’exportation.
Ce regain d’intérêt des opérateurs économiques burkinabè pour
le port de Tema s’explique par la crise ivoirienne entre autres
causes. Cependant tout ne baigne pas dans l’huile selon les
camionneurs burkinabè (voir encadré). 650 000 tonnes, c’est le
volume annuel d’échange de marchandises du Burkina avec le
port de Tema.

A la faveur de la crise ivoirienne, les opérateurs économiques
burkinabè, maliens et nigériens ont dû se tourner vers le Ghana.
Tema est depuis lors devenu un port idéal pour le passage des
marchandises vers les pays enclavés. Le trafic de transit a
augmenté de 8,4 tonnes en 1997 à plus de 261 tonnes en 2001.

De plus, les opérateurs économiques ont été encouragés par
les récentes campagnes de promotion menées par les
autorités ghanéennes afin d’attirer les pays de l’intérieur vers ce
port. Cela s’est manifesté par des améliorations de la qualité
des prestations portuaires et du réseau routier vers
l’arrière-pays. D’une capacité de trafic de 15 millions de tonnes
par an, le port de Tema reçoit 80 à 85% du trafic national et 7
millions de tonnes d’import-export de marchandises des pays
de l’intérieur.

Le coton, principal produit d’exportation du Burkina,
semble se plaire à cette nouvelle porte de sortie malgré
quelques difficultés, notamment le problème d’entreposage.
En effet, la construction des infrastructures n’ayant pas encore
été achevée sur le terrain affecté au Burkina, la société chargée
de la commercialisation du coton burkinabè, la SOFITEX, est
obligée d’utiliser les entrepôts privés à l’extérieur du port et de
demander le secours d’autres sociétés pour le transport des
produits vers le port.

Mais à en croire Victor Fofana,
représentant de la Chambre de Commerce du Burkina à Tema,
ce ne sont que des difficultés mineures car tout compte fait, le
port de Tema reviendra moins cher et plus sécurisant.
C’est d’ailleurs pour cela que la SOFITEX entend porter ses
exportations de coton via Tema à 40 000 tonnes en 2004 contre
30 000 tonnes l’année dernière. En dehors du coton, le Burkina
utilise le port de Tema pour la liquidation des conteneurs, le
transit du riz, du sucre, de la farine entre autres.

Fatouma OUATTARA &
C.M Félix OUEDRAOGO (CFPI)


Les routiers burkinabè en colère

Les routiers burkinabè sont en colère contre les représentants
de la Chambre de Commerce et du Conseil burkinabè des
chargeurs à Tema.
Le dimanche 9 mai, lorsque les chauffeurs burkinabè se sont
rendu compte que leurs visiteurs d’un jour du port étaient des
journalistes stagiaires venant du Burkina, ils en ont aussitôt
profité pour « vider leur sac ». Selon ces routiers, ces deux
institutions ne jouent pas leur rôle d’assistance. Elles seraient
plutôt là pour leurs propres intérêts et feraient croire que tout va
bien en fermant les yeux sur les tracasseries policières et les
injustices criardes dont ils seraient victimes au Ghana.
En effet, ils jugent inadmissible que la grande partie des
chargements soit octroyée aux camions ghanéens et maliens,
tandis que des Burkinabè passent plus de 20 jours au port sans
avoir de chargement sous prétexte que leurs camions ne
peuvent pas transporter plus de 40 tonnes.
Selon M. Fofana, cette situation est due au fait que certains
camions burkinabè ne répondent pas aux critères exigés par les
demandeurs par ailleurs libres de s’engager avec qui ils
veulent. Les opérateurs économiques exigent des camions
d’une grande capacité qui leur reviennent moins cher car
pouvant transporter jusqu’à 70 tonnes. Il ajoute que les routiers
burkinabè doivent d’abord s’assurer d’avoir des marchandises
avant de s’aventurer au port. Quant au conseiller des affaires
économiques de l’ambassade du Burkina au Ghana, il affirme
que la plainte des chauffeurs s’explique par le fait que ces
derniers essayent de transposer au Ghana la règle « un tiers et
deux tiers » que les autorités burkinabè avaient signée dans le
temps avec la Côte d’Ivoire et le Togo.
Selon cette règle en effet, deux tiers des chargements à
transporter devaient revenir au pays destinataire. Jusque-là, ces
accords n’ayant pas été signés par le Ghana, il va de soi que
c’est la libre concurrence qui prédomine. Les routiers burkinabè
devraient s’y conformer, faute de mieux.

Le Pays

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