Dans les années 70, Virginie et Danielle, épouses respectivement de Paul Taryam Ilboudo et de Gérard Maites, ont servi comme infirmières au dispensaire Kisito. Les deux agents de santé ont tissé des liens très solides qui vont se transformer en amitié entre leurs couples. En 1979, Monsieur et madame Ilboudo ont été les témoins de mariage, en France, du couple Maites. Paul Taryam Ilboudo, alors enseignant, a demandé à Gérard Maites, professeur d’histoire-géographie d’aider, les écoles burkinabè. C’est ainsi que la circonscription de Loumbila a bénéficié des dons en fournitures scolaires.

C’est donc une tradition que cette famille a respectée en ayant, dans ses bagages pour cette énième visite dans notre pays, 265 kilogrammes de manuels scolaires. Les disciplines, comme le français, l’anglais, les maths, les sciences physiques et chimiques, les sciences naturelles, la philosophie, et nous en oublions, ont été prises en compte. Parmi les romans, on compte bien d’œuvres africaines qui sont au programme.

"Je me suis toujours battu auprès de mes collègues pour avoir les livres ; c’est un devoir dont je m’acquitte avec un immense plaisir parce que je veux que tous les enfants, quels qu’ils soient, aient accès au savoir", a souligné le donateur avant de demander aux enseignants si les documents sont adaptés. "Je viens de retrouver des livres que je recherchais en vain sur la place du marché", a répondu le chef de service du secondaire multilingue spécifique, Albert Korogo.

Même son de cloche chez le directeur du collège, Laurent Poyga, qui, au nom du directeur régional de l’enseignement secondaire du Plateau central, a salué la générosité des donateurs avant de relever : "Ces livres sont bien adaptés et en bon état ; nous en ferons bon usage pour relever le niveau des élèves". Pour le préfet de Loumbila, Salif Taïta, donner un livre à quelqu’un, c’est semer éternellement. C’est pourquoi il a exprimé sa gratitude au couple et souhaité que les populations continuent de bénéficier de cette amitié.

Paul Taryam Ilboudo a exalté l’exemplarité des liens qui unissent son couple et celui des Maites. Ce dernier a dit vouloir continuer dans cette dynamique et a annoncé l’arrivée en septembre prochain d’un container de documents. C’est dire que l’amitié entre les deux couples s’est transformée en une amitié entre les peuples français et burkinabè. Cela est à saluer, car pour paraphraser Sékou Touré, la vie d’un couple va de zéro à cent ans alors que celle d’un peuple une fois bien construite va de zéro à l’infini.

Abdou Karim Sawadogo

L’Observateur