Sidwaya Mag Plus (S. M. P.) : Alors, qui pilote Gandoura style & mode ?

Saly Zon (S. Z.) : Je suis Saly Zon, directrice de l’atelier Gandoura style et mode.

S. M. P. : Depuis quand existez-vous ?

S. Z. : L’atelier a ouvert ses portes en 1999 lorsque je suis revenue d’Abidjan. J’ai débuté ma formation à l’école CETF. J’y ai fait quatre (04) ans. Ensuite, j’ai poursuivi avec un stage chez Pathé’O à Abidjan. Je suis rentrée au pays en 1998 pour ensuite ouvrir l’atelier.

S. M. P. : Avez-vous fait une formation spécifique ?

S. Z. : Je me suis spécialisée en couture dames. C’est peu de temps après que j’ai intègré la confection de chemises pour hommes. Maintenant je suis dans la confection mixte. Il faut cependant noter que la clientèle est surtout dame car elle est beaucoup intéressée par l’habillement.

S. M. P. : D’après votre expérience, est-il aisé d’entretenir une clientèle féminine ?

S. Z. : Ce n’est pas du tout facile avec les femmes. Mais comme je suis moi-même femme, je les comprends. Regardez par exemple ceci (elle montre une rangée d’habits, ce sont des commandes qui sont finies mais attendent depuis d’être récupérées. Les femmes aiment vous acculer pour finir le travail mais mettent aussi assez de temps pour venir récupérer.

S. M. P. : Faites-vous du prêt-à-porter ou de la coupe sur mesure ?

S. Z. : Nous faisons les deux : le prêt-à-porter et la coupe sur mesure.

S. M. P. : Quels sont les genres de tissus et les matières que vous utilisez le plus ?

S. Z. : Nous utilisons beaucoup le pagne tissé, le basin, le tissu tafta, les pagnes wax et uniwax. Moi par ailleurs, j’aime manier le pagne tissé en coton, le pagne dan fani.

S. M. P. : Vous arrive- t-il de penser à rentrer dans la haute couture ?

S. Z. : Pour le moment, je ne suis pas encore attachée à cela. J’ai seulement présenté un défilé lors de la dernière édition du SIAO. C’était d’ailleurs la toute première fois. Récemment, j’ai encore participé à un défilé à l’occasion de l’anniversaire d’une association. J’espère que la haute couture qui ouvre à l’internationale va s’imposer à moi dans le temps.

S. M. P. : Comment vous retrouvez-vous dans ce milieu car de plus en plus c’est un domaine qui ne se desemplit plus ?

S. Z. : Il est clair qu’il y a la concurrence. L’essentiel c’est de savoir accueillir les clients et les fidéliser. Pour ce faire, il faut surtout respecter les rendez-vous, parfaire les finitions.

S. M. P. : Comment le boulot est-il organisé dans votre atelier ?

S. Z. : Je fais un peu de coupe pour certains tailleurs. Je suis toujours le travail de mes collaborateurs pour m’assurer que tout se déroule bien.

S. M. P. : A l’échelle internationale, quel styliste vous inspire le mieux ?

S. Z. : C’est Gilles Touré. Il a des créations qui m’épatent.

S. M. P. : De plus en plus, il y a des coupes avec beaucoup de bustiers ? Est-ce décidément la mode ?

S. Z. : Maintenant beaucoup de femmes aiment s’habiller "décolletées" pour dire que je suis à la page. C’est effectivement la mode.

S. M. P. : Comment s’est déroulée concrètement votre formation à Abidjan ?

S. Z. : Apprendre un métier, ce n’est pas du tout facile surtout pour une fille qui va à l’aventure. J’ai d’abord passé quatre (04) ans à mettre les boutons, apprendre à repasser les habits, avant de pouvoir accéder à une machine et prétendre coudre une jupe. J’avoue qu’il faut du courage. Chez Pathé’O, j’ai fait sept (7)ans. J’y ai appris à découper, à coudre, à participer à certains de ses défilés.

S. M. P. : Actuellement, quelles sont vos ambitions ?

S. Z. : C’est de voir mon atelier s’agrandir et que demain l’on parle de Gandoura style et mode partout dans le monde

Ismaël BICABA (bicabai@yahoo.fr)

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