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Liste du patrimoine mondial : 27 nouveaux sites

Publié le jeudi 24 juillet 2008 à 11h39min

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Les ruines de Loropéni

Le Comité du patrimoine mondial (CPM) de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), composé de 21 experts, s’est réuni à Québec (Canada) du 2 au 10 juillet à l’occasion de sa session annuelle pour choisir, parmi les sites proposés, ceux qui méritent d’être distingués pour leur"valeur universelle exceptionnelle"...

Quarante-sept sites naturels ou culturels étaient en lice pour l’inscription au Patrimoine mondial de l’UNESCO ; le CPM devait aussi examiner l’avenir des sites en péril.
32e session du Comité du patrimoine mondial (CPM) de l’UNESCO s’est tenue cette année dans la ville de Québec. La manifestation a coïncidé avec la célébration du 400e anniversaire de la fondation de la ville par l’explorateur français, Samuel de Champlain. Le Vieux Québec est inscrite sur la liste du patrimoine mondial depuis 1985 ; elle figure aux côtés de grandes et anciennes villes comme Tunis, Le Caire, Damas, Jérusalem, Rome, Florence, Cracovie et Varsovie.

Les travaux ont été présidés par le Canada (qui compte sur son territoire, 14 sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial), par l’intermédiaire de Christina Cameron, directrice générale des lieux historiques naturels à Parc Canada et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine bâti, à l’Université de Montréal.
Le Comité du patrimoine est composé d’experts et de représentants de 21 pays élus par les Etats parties.

Treize sites naturels (13) et trente quatre (34) sites culturels étaient en lice pour l’inscription au Patrimoine mondial de l’UNESCO lors de la session. Ils ont été proposés par 41 pays dont pour la première fois le Kirghizstan, la Papouasie- Nouvelle-Guinée, Saint-Marin, l’Arabie Saoudite et le Vanuatu.

Les candidatures sont examinées par deux instances consultatives : les biens culturels par le Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS) et les biens naturels par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) qui transmettent leurs recommandations au Comité.

Le Centre international d’études pour la préservation et la restauration des biens culturels (ICCROM) fournit un avis d’expert sur la préservation et propose des formations en techniques de restauration. Autrement dit, chaque site est visité préalablement par une équipe d’experts qui a évalué ses qualités intrinsèques et le plan de gestion présenté par les autorités.

Les délibérations ont été suivies par plus de 800 participants, y compris des médias et des observateurs. Le Comité inscrit chaque année au maximum une trentaine de nouveaux sites à la liste créée à partir de la Convention de l’UNESCO de 1972 sur la protection du patrimoine mondial. En 2007 par exemple, 22 sites avaient été inscrits.

Les heureux élus de 2008

En juillet 2008, le Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO a sélectionné 19 nouveaux sites culturels et huit sites naturels, qui méritent d’être distingués pour leur "valeur universelle exceptionnelle" (voir encadré). Les pays suivants ont fait leur entrée sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO avec l’inscription de leur premier site : l’Arabie saoudite, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, Saint-Marin et le Vanuatu.
Ces nouvelles inscriptions font passer le nombre de biens sur la liste du Patrimoine mondial à 878 sites, dont 679 sites culturels, 174 sites naturels et 25 sites mixtes répartis dans 145 pays.

Quid du patrimoine en péril ?

Les experts se sont aussi penchés sur l’état de conservation des 30 sites inscrits sur la liste du Patrimoine en péril. Il s’agit de sites menacés par des catastrophes naturelles, par le pillage ou encore par un tourisme de masse mal contrôlé. Ces menaces pourraient avoir un impact négatif sur les valeurs universelles pour lesquelles ces sites ont été inscrits sur la liste du Patrimoine mondial.

Ces lieux ne sont pas uniquement situés dans des pays dits « en voie de développement ». Ainsi, on y retrouve le paysage culturel de la vallée de l’Elbe, à Dresde, en Allemagne, que les autorités locales persistent dans leur intention de construire un pont enjambant le fleuve à cet endroit. On y trouve également la vieille ville d’Istanbul, classée depuis 1985 au Patrimoine mondial, mais à laquelle l’UNESCO avait lancé un avertissement en 2006 en raison des ravages d’un urbanisme anarchique.
Au finish, le comité n’a par ailleurs apporté aucune modification à sa liste des 30 sites en péril du Patrimoine mondial. Au total, 19 sites culturels et 8 sites naturels ont été ajoutés à la liste. En clair, sur les 47 candidatures, 27 ont échoué.

Et les ruines de Loropéni

En rappel, le dossier de Loropéni a été soumis à la 30e session du CPM qui s’est déroulée à Vilnius du 8 au 16 juillet 2006. Les experts de l’UNESCO avaient décidé de renvoyer le dossier. Cela signifie que le site a des valeurs, mais que le dossier présente quelques lacunes. Le comité avait alors demandé au Burkina Faso, entre autres :
- d’approfondir la connaissance des valeurs et de la signification du site par des études et des fouilles ciblées des ruines et de leur espace intérieur, afin d’établir le rôle et la fonction de Loropéni et de son association avec le commerce transsaharien et à destination des côtes de l’Afrique de l’Ouest ;
- de réunir les recherches existantes sur Loropéni et les ruines de la totalité du pays Lobi afin de mieux comprendre la relation entre Loropéni et d’autres villes fortifiées de la région du Lobi.

Lorsqu’un dossier est renvoyé, il peut être présenté de nouveau dans un délai n’excédant pas trois ans. En effet, au terme de l’article 159 des fondamentaux, « …Une proposition d’inscription renvoyée qui n’est pas présentée au Comité dans les trois ans suivant la décision initiale du Comité est considérée comme une nouvelle proposition d’inscription quand elle est de nouveau présentée pour examen… ». Cela signifie que le dossier de Loropéni qui n’a pas été présenté en 2007 ni en 2008 doit être impérativement soumis avant le 1er février 2009, à 17h, heure de Paris.

Deux grands critères entrent en cause pour évaluer la nomination éventuelle d’un site ; il s’agit de sa "valeur universelle exceptionnelle", mais aussi du plan de sauvegarde et de gestion. Une équipe de recherches mise en place le 18 janvier 2008 par arrêté 2008-004/MCTC/SG/DPC travaille pour le premier volet.

Espérons qu’avant la date limite pour le dépôt du dossier, un plan de sauvegarde et de gestion actualisé sera disponible. Ce plan de gestion devra surtout comprendre un décret considérant le site de Loropéni comme un site majeur du pays. En effet, sera-t-il possible que l’UNESCO élève un site au rang de patrimoine de l’humanité si dans un pays, ce site n’a pas de protection juridique tel un décret sur la liste indicative ? En rappel, une liste indicative est un inventaire des biens que chaque Etat a l’intention de proposer pour inscription au cours des années à venir.

Enfin, souhaitons qu’à quelques mois de la prochaine session, un vaste plan de communication mobilise tous les Burkinabè sur le dossier.

Nouveaux biens culturels inscrits au cours de la 32e session :
- les Cités du style moderne de Berlin (Allemagne) ;
- le site archéologique de Al-Hijr (Madain Salih) (Arabie Saoudite) ;
- le Temple de Preah Vihear (Cambodge) ;
- le site des Tulou de Fujian (Chine) ;
- la plaine de Stari Grad (Croatie) ;
- le Centre historique de Camagüey (Cuba) ;
- les fortifications de Vauban (France) ;
- les ensembles monastiques arméniens en Iran (Iran) ;
- les lieux saints bahá’is à Haïfa et en Galilée occidentale (Israël) ;
- Mantoue et Sabbioneta (Italie) ;
- les forêts sacrées de Kaya des Mijikenda (Kenya) ;
- les villes historiques du détroit de Malacca, Melaka et George Town (Malaisie) ;
- le paysage culturel du Morne (Maurice) ;
- la ville protégée de San Miguel et le sanctuaire de Jésus de Nazareth d’Atotonilco (Mexique) ;
- l’ancien site agricole de Kuk (Papouasie-Nouvelle-Guinée) ;
- le centre historique de Saint-Marin et mont Titano (Saint-Marin) ;
- les églises en bois de la partie slovaque de la zone des Carpates (Slovaquie) ;
- le chemin de fer rhétique dans le paysage culturel de l’Albula et de la Bernina (Suisse/Italie) ;
- le domaine du chef Roi Mata (Vanuatu).

Nouveaux biens naturels inscrits à la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO au cours de la 32e session :
- les falaises fossilifères de Joggins (Canada) ;
- le Parc national du mont Sanqingshan (Chine) ;
- les lagons de Nouvelle-Calédonie : diversité récifale et écosystèmes associés (France) ;
- Surtsey (Islande) ;
- Saryarka-Steppe et lacs du Kazakhstan septentrional (Kazakhstan) ;
- la réserve de biosphère du papillon monarque (Mexique) ;
- le haut lieu tectonique suisse Sardona (Suisse) ;
- l’Archipel de Socotra (Yémen).

Extension de sites déjà inscrits sur la liste du Patrimoine mondial :
- les centres historiques de Berat et Gjirokastra (Albanie) ;
- l’art rupestre paléolithique du Nord de l’Espagne (Espagne) ;
- les chemins de fer de montagne (Inde) ;
- le mur d’Antonin (Royaume-Uni).

Dr Lassina Simporé,
Assistant en archéologie africaine
Gestionnaire de patrimoine culturel immobilier

L’Observateur

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