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Réformes de l’Etat burkinabè : Les enjeux et défis expliqués aux responsables administratifs du Centre

Publié le mercredi 23 juillet 2008 à 12h42min

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Seydou BoudaLe 21 juillet 2008 a eu lieu à Ouagadougou une rencontre d’échanges entre le ministre en charge de la Fonction publique et des responsables des services déconcentrés et décentralisés de l’Etat dans la région du Centre. La notation des agents publics a occupé une grande partie des débats.

Le ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat (MFPRE), Seydou Bouda a rencontré, lundi 21 juillet 2008, des responsables chargés de la notation des agents publics aux niveaux déconcentré et décentralisé dans la région du Centre. L’Ecole nationale d’administration et de magistrature, qui a servi de cadre à cette rencontre, a réuni outre le ministre et ses proches collaborateurs, le gouverneur de la région du Centre, des maires, des préfets, des directeurs régionaux, des gestionnaires de Ressources humaines, etc.

Il s’est agi en réalité d’un rendez-vous du donner et du recevoir autour des attributions du MFPRE, de la réforme globale de l’administration burkinabè et des grands chantiers dudit ministère. Dans une présentation aux allures d’une conférence publique, Seydou Bouda situe la responsabilité de son ministère en terme de "gérer l’administration publique (les personnels fonctionnaires et contractuels, et conduire la réforme de l’Etat ( des rédistributions des tâches entre l’Etat et les autres acteurs du développement)". Pour mener à bien cette mission, a-t-il expliqué, le département a créé en son sein de nouvelles structures de haut niveau. En plus des directions générales de la FP et de la RE, il faut compter désormais avec celle de la formation professionnelle et du renforcement des capacités (DGPRC), l’Agence générale de recrutement de l’Etat et le Secrétariat permanent de l’administration électronique.

Ces réaménagements d’ordre organisationnel sont soutenus par la réforme globale de l’administration publique entamée au début des années 1990. Toute chose se traduisant sur le terrain par la tendance à l’automatisation et à la modernisation des méthodes et procédures de gestion, a poursuivi le ministre Bouda. Toutefois, a-t-il reconnu, les réformes à elles seules ne sont pas à mesure d’impulser les changements escomptés. Il faut, à son sens, un engagement sans faille des agents publics. Un engagement qui, a-t-il défendu, mérite d’être évalué. Allusion faite au nouveau système d’évaluation des agents de la fonction publique. A écouter Seydou Bouda, ce système d’évaluation n’a d’autres objectifs que la "culture de la responsabilité et du résultat".

Les chantiers imminents du MFPRE

La rencontre de l’ENAM a été mise à profit par le ministre Bouda pour annoncer les grands chantiers de son département. Dans l’immédiat, il rêve d’une "gestion efficace" des concours directs de la Fonction publique prévus à partir du 15 août prochain dont la réussite de l’organisation permettra le respect de l’"égalité de chances d’accès à l’emploi public", principe sacro-saint de la Fonction publique burkinabè. Avant la fin de cette année 2008, il annonce l’organisation de grandes conférences de l’administration publique. Ces conférences, selon l’entendement du ministre, seront des espaces de partage des grandes politiques de l’Etat. La mise en œuvre et l’opérationnalisation de la politique nationale de bonne gouvernance font également partie des défis majeurs du MFPRE. En la matière, a laissé entendre le ministre Seydou Bouda, le développement repose plus sur l’intelligence de la gouvernance que les ressources naturelles. La sécurité sociale des agents publics reste par ailleurs une préoccupation de premier ordre au département en charge de la Fonction publique. Sur cette question, Seydou Bouda prévoit la création d’une Caisse nationale d’assurance maladie, en renfort aux acquis de l’allocation familiale et de la pension de retraite.

Si dans l’ensemble les "révélations" de Seydou Bouda ont été saluées par l’assistance, elles ont suscité des interrogations. Quelles dispositions pour décourager les fraudes aux concours de la fonction publique ? Comment un maire peut-il noter un agent public ? Que faire des anciens militaires reversés dans la fonction publique ? Ce sont là des questions des responsables de services déconcentrés et décentralisés du Centre. Contre les fraudeurs, Seydou Bouda reconnaît que la "législation n’est pas assez lourde".

C’est pourquoi il se réjouit déjà du projet de textes en cours d’adoption en vue d’alourdir les sanctions à l’encontre des fraudeurs. Le maire de commune, ayant sous son administration des agents publics, se doit de les noter, a-t-il réagi à la deuxième question.

Des explications du ministres il ressort par ailleurs que les militaires à la retraite réhabilités à la fonction publique doivent être gérés comme tels. "Il sont affectés pour 1 an dans l’administration avec un emploi correspondant (chauffeur, agent de sécurité, infirmier, etc). Il appartient aux responsables de les employer comme tout autre agent. Ce ne sont pas des militaires, mais d’anciens militaires, il faut les gérer sans aucune méfiance", a précisé Seydou Bouda. Après le Centre, le MFPRE devra aller à la rencontre des responsables administratifs des douze autres régions du Burkina Faso.

Koumia Alassane KARAMA
karamalass@yahoo.fr

Sidwaya

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