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L’inculture générale en lieu et place de la culture générale

Publié le vendredi 18 juillet 2008 à 12h38min

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L’audiovisuel burkinabè s’initie de plus en plus aux émissions de culture générale. En soi, cela est une bonne chose. Surtout quand on voit l’engouement des Burkinabè autour de "Questions pour un champion" diffusé sur la chaîne francophone TV5. La mobilisation autour de cette émission animée par Julien Leperse traduit quelque part une soif d’apprendre à travers l’audiovisuel.

La presse écrite également, à travers ses pages de mots croisés et masqués, donne aux lecteurs des opportunités d’apprendre en jouant. Seulement, les émissions de culture générale "Made in Burkina", pèchent par un manque de sérieux. Les mauvaises réponses viennent même de l’animateur. Il font de plus en plus étalage de leur inculture dans les émissions dites de culture générale sur certaines chaînes de télévision.

Tenez, une question aux candidats d’un jeu sur une chaîne de télévision qui se veut être très sérieuse : "Donnez le nom d’un président africain ayant fêté ses 80 ans cette année 2008". L’un des candidats répond est "Omar Bongo", l’autre perdu. A l’animateur de répondre avec conviction : "Nelson Mandela". Non seulement Nelson Mandela est un ancien président mais il a 90 ans. L’erreur est certes humaine , mais persister là-dedans devient une "carence". L’interprétation qu’on peut en faire, c’est que ces émissions ne sont pas préparées avec le sérieux qu’il faut. Sur France 3 ou TV5, "Questions pour un champion" mobiliserait plus d’une centaine de personnes dans la préparation.

Elles y mettent tout le soin qui sied. Toute chose qui contribue à minimiser les erreurs potentielles parce que ce qui sera dit, peut être pris pour de l’argent comptant. Ici au Faso, on a l’impression que ce genre d’émission reste la chasse gardée de l’animateur, souvent intellectuellement limité qui la prépare seul ou tout au plus avec quelques "copains", un détriment de professionnels des domaines concernés. Des plaisantins désinforment là où il ne faut pas. Conséquence, le public est désorienté au lieu d’être informé.

Ils plongent les téléspectateurs dans une inculture générale, en lieu et place de la culture générale. Il est grand temps de revoir la production de ces émissions pour leur donner leurs lettres de noblesse.

Les journaux également devraient faire montre de plus de regard sur les jeux intellectuels qu’ils proposent aux lecteurs, pour éviter les fautes et erreurs de nature à dérouter les joueurs

Sidwaya

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