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Bobo : Les personnes handicapées du Houet, mécontentes de l’ONG ADD

Publié le jeudi 17 juillet 2008 à 11h09min

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La Coordination provinciale des associations pour personnes handicapées du Houet (CPAPH/Houet) n’est pas du tout contente de la représentation nationale de l’ ONG britannique ADD (Action on disability and development). Au cours d’une conférence de presse organisée le mardi 15 juillet 2008, à Bobo-Dioulasso, les responsables du CPAPH/Houet ont fait le procès de cette structure qui “a cessé de financer leurs activités”.

“Aujourd’hui rien ne va pour nous ! L’ONG ADD existe, mais ne fait plus rien pour nous et pourtant, les autres structures ne nous aident plus comme auparavant parce que l’ONG ADD est là et dit tout faire pour nous (…) ”. Cet extrait de la déclaration liminaire lue par le secrétaire aux activités sportives du CPAPH/Houet, Alfred Do Sanou, en dit long sur le désamour qui s’est installé entre eux et la représentation nationale de l’ONG ADD. Les griefs des personnes handicapées du Houet contre cette ONG britannique de défense de leurs droits créée en 1985 et intervenant au Burkina depuis 1990 sont de deux ordres.

Il s’agit d’abord de la suspension, il y a environ 3 ans, du financement des projets et Activités génératrices de revenus (AGR) dans divers domaines (artisanat, activités agro-sylvopastorales) des 9 associations du CPAPH/Houet. “ Toutes nos activités ont été arrêtées (…) alors que l’effectif de l’ONG a doublé et les locaux qui l’abritent sont plus splendides. D’ailleurs, le siège de ADD est une maison à étage avec piscine, mais sans ascenseur, ce qui ne nous y facilite pas l’accès ”, a fait remarquer le secrétaire aux activités sportives du CPAPH/Houet. L’autre grief porte sur la stratégie d’intervention actuelle de la représentation nationale de ADD et qui n’est pas très appréciée par Alfred Do Sanou et ses camarades.

A entendre M. Sanou, le travail actuel de l’ONG ADD est basé sur les formations et les multiples plaidoyers qui “risquent de faire croire à l’opinion publique que les personnes handicapées se révoltent”. Même si de son avis les formations leur ont permis de renforcer leurs capacités organisationnelles, il a foi que l’ONG ADD, “ leur seul soutien ”, doit changer de fusil d’épaule. Cette structure, a-t-il soutenu, doit revenir à la raison en finançant à nouveau leurs activités car “c’est par le travail que les personnes handicapées pourront participer au développement de leur pays”. M. Sanou a conclu : “ Nous proposons aussi à ADD de réinstaurer les cadres de concertation rompus depuis lors et qui permettaient de mieux percevoir nos problèmes ”.

L’étape de la déclaration liminaire passée, Alfred Do Sanou et les autres responsables du CPAPH/Houet se sont prêtés aux questions des journalistes. Les responsables du CPAPH/Houet ont-ils pris langue avec l’ONG ADD pour comprendre pourquoi celle-ci a cessé de financer leurs activités ? “ Cela fait trois ans que ça dure et toutes les fois que nous avons essayé d’approcher l’ONG, notre démarche a toujours été infructueuse”, a répondu Alfred Do Sanou, le principal animateur de la conférence de presse. A la question de savoir si le CPAPH/Houet soupçonne une gestion opaque de l’ONG ADD, ses responsables sont unanimes à dire que la structure qui “existe pour eux” fonctionne à merveille, mais à leur détriment.

Mais les personnes handicapées du Houet ne sont-elles pas en partie responsables de ce qui leur arrive ? “Pas du tout ! L’ONG ADD devrait au moins soutenir une ou deux de nos structures, mais pas les abandonner toutes. Est-ce à dire que toutes nos associations sont mauvaises ? Je n’en suis pas convaincu. De toutes les façons, l’ONG qui a soutenu à bout de bras la création de notre structure, ne nous consulte pas pour une quelconque décision”, a rétorqué Alfred Do Sanou. La CPAPH/Houet ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, elle veut se faire entendre des autorités. C’est pourquoi, cette structure a prévu une marche pacifique ce 17 juillet 2008 à Bobo-Dioulasso et remettra à cette occasion, un message au haut-commissaire du Houet. Du moins, c’est ce qu’ont laissé entendre ses responsables lors de la conférence de presse.

Kader Patrick KARANTAO (stkaderonline@yahoo.fr)

Sidwaya

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