Construites sur des parcelles viabilisées de 240 à 300 m2, elles sont extensibles en surface. L’Etat a débloqué 1 026 000 000 FCFA pour la construction de ces infrastructures. Le prix de cession de ces maisons aux locataires est de 6 700 000 FCFA y compris le prix des parcelles mais compte non tenu des taxes. L’appellation « cité de l’espérance » tire évidemment son inspiration du « Progrès continu pour une société d’espérance », le programme quinquennal du Chef de L’Etat.

Vincent Dabilgou le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme n’a pas manqué de le rappeler avec force détails lui pour qui « ces logements constituent en eux-mêmes des espoirs comblés mais aussi de l’espérance pour les nombreux autres inscrits au programme ». Le programme « 10000 logements sociaux et économiques » a été en effet lancé le 24 juillet 2007 par le Premier ministre. Dans le sens de matérialiser cette volonté, le ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme a organisé une campagne d’inscription au dit programme du 18 janvier au 18 avril 2008. Selon les explications fournies par le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, au cours de sa conférence de presse du 10 juillet 2008, les principaux objectifs de cette campagne étaient de mieux connaître la demande afin de mieux la traiter, de mieux connaître qualitativement et quantitativement les besoins en logements, de permettre une répartition pertinente des logements à construire sur l’ensemble du territoire national.

Des avancées mais aussi des défis

Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette campagne a suscité beaucoup d’engouement, signe que le besoin en logement triture beaucoup les burkinabè de toutes les couches sociales. A titre illustratif, 28189 dossiers ont été enregistrés sur l’ensemble des 45 provinces du pays. La province du Kadiogo occupe la 1ère place avec 16070 inscrits, soit 57% du nombre global des inscrits. Elle est suivie par la province du Houet avec 2491 inscrits, soit 8,84%. La province du Yatenga se positionne avec 3, 86% et les provinces du Boulkiemdé et du Sanmatenga avec 2,25% chacune. Les plus faibles taux ont été enregistrés dans le Ziro (0,15%), le Noumbiel (0,15%) et enfin le Lorum (0,06%). L’ensemble des dossiers a été traité par un logiciel qui a permis de classer les inscrits selon leur statut professionnel, leur niveau de revenus, leur situation matrimoniale, leur condition actuelle de logement… En fonction des salaires nets, plusieurs types de logements se dégagent. Les logements locatifs pour salaires nets inférieurs à 50 000 F. Ce type de logement concerne 5% des inscrits, soit 600 unités d’habitation. Le loyer doit être compris entre 10 000 et 15000F.

Les logements de catégorie I en la location vente pour les tranches de salaires nets comprises entre 50000 et 100000 F. Ce sont des logements de type F3 ( 2 chambres salon) extensibles en surface. Ils concernent 37,97% des inscrits, 4350 unités d’habitation. Le logement de catégorie II. En la location vente, destiné pour les demandeurs dont les salaires nets oscillent entre 100 000 et 150 000 F. Ce sont des logements de type F4 (3 chambres Salon) extensibles en surface et concernant 30,73% des inscrits, 3520 unités d’habitation. Le prix de cession de ces logements est de 7 500 000F. Les logements de catégorie III en la location vente pour les tranches de salaires nets comprises entre 150 000 et 200 000F. Ce sont des logements de type F4 extensibles en hauteur. Ils concernent 13,38% des inscrits, 1530 unités d’habitation.

Le prix de cession de ces logements est de 10 000 000. Selon le ministre Dabilgou, les inscrits qui ont plus de 200 000 F/mois seront traités par la promotion immobilière privée ou par l’auto promotion assistée. Pour la tranche pilote (les 144 logements), des critères d’éligibilité ont été arrêtés. Il fallait entre autres être salarié du privé ou du public, ne pas avoir de logements à Ouagadougou, résider au Burkina, avoir un salaire net compris entre 75 000 et 150 000 F, être domicilié à la Banque de l’Habitat. En ce qui concerne la tranche 2008, marquant la phase opérationnelle du programme, les plans architecturaux des maisons de type F3 et F4 sont déjà validés. Les entreprises attributaires des marchés de construction ont quatre mois pour faire sortir de terre, 250 logements dont 75 à Ouagadougou, 75 à Bobo, 50 à Koudougou et enfin 50 à Fada. Si un pas a été franchi à travers la remise des clés à quelques souscripteurs, il reste encore de gros efforts de finition à fournir (notamment les murs à l’intérieur, l’eau, électricité, les infrastructures sociaux sanitaires..) pour faire de la « cité de l’espérance » le « havre de paix » tant souhaité.

Arsène Flavien Bationo (bationoflavien@yahoo.fr)
Lefaso.net