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Vie chère : Le gouvernement dévoile son plan d’urgence de 59 milliards de F CFA

Publié le vendredi 11 juillet 2008 à 12h08min

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Afin de tirer profit de la flambée des prix des denrées alimentaires, le gouvernement a adopté un plan d’urgence pour la réalisation de la sécurité alimentaire. Désormais, le gouvernement table sur l’accroissement de la production pour parvenir, pourquoi pas, à en exporter. Le contenu du plan a été expliqué aux journalistes, hier jeudi 10 juillet à Ouagadougou par des ministres au cours d’un point de presse sectoriel du gouvernement.

Quatre ministres à savoir Jean-Baptiste Compaoré de l’Economie et des Finances, Laurent Sédégo en charge de l’Agriculture, Sékou Bâ des Ressources animales et Filippe Savadogo du département de la Communication se sont prêtés, hier jeudi dans la soirée pendant deux heures d’horloge, aux questions de la presse nationale. Au menu des débats, le développement rural, l’élevage et la lutte contre la vie chère caractérisée par une flambée généralisée et continue prix des denrées alimentaires.

A cet effet, le gouvernement a adopté un plan d’urgence pour la réalisation de la sécurité alimentaire. Ce plan d’un montant de 59 milliards propose des mesures à court, moyen et long terme pour contenir la flambée des prix des denrées alimentaires. Il s’agit de faire de l’accroissement de la productivité agricole un tremplin pour l’économie. Pour ce faire, 21 milliards ont été décaissés sur le court terme dans l’urgence pour l’octroi de semences améliorées, d’engrais et l’encadrement des producteurs, revèle le ministre Jean-Baptiste Compaoré. Le reste, soit 29 milliards va sous-tendre les éléments d’accompagnement comme l’enlèvement, le transport des produits agricoles. Et le ministre Laurent Sédégo de préciser que l’Etat a débloqué 5 milliards CFA pour l’achat d’engrais afin de booster la production céréalière et rizicole. Le pays espère ainsi produire 4 millions de tonnes de céréales et doubler la production de riz à 247 000 tonnes.

Ce pari ne peut se gagner qu’à travers la mécanisation agricole, l’augmentation des rendements à l’hectare, le développement des filières, l’utilisation accrue de semences améliorées et enfin la professionnalisation du paysannat, indique M. Sédégo. Car prévient-il, ce n’est pas parce qu’on est désoeuvré qu’on devient agriculteur : "Il faut qu’on cesse de faire de l’à-peu- près. Il faut établir la liaison entre la production et le marché...". Interrogé sur le bilan de l’opération vente de céréales à prix social ( 9000 F/ sac de 100kg), Laurent Sédégo a indiqué qu’elle a permis de faire face à la crise en ce sens que 10 000 tonnes de céréales ont été vendues. Cela a permis de stabiliser les prix aux environs de 14 000 F CFA, ont soutenu les ministres. De plus, le plan d’urgence fait une large part au développement du secteur de l’élevage. La récurrente question des conflits entre éleveurs et agriculteurs ne peut trouver d’issue qu’à travers un élevage intensif. "Cela pourrait résoudre les conflits entre agriculteurs et éleveurs. Car qui dit élevage sédentaire, dit conflits dans les zones pastorales", estime Sékou Bâ.

Pour lui, le programme de promotion de l’élevage vise à améliorer la productivité du cheptel. Il a annoncé que d’ici à cinq ans environ, 15 milliards seront investis dans la réalisation de pistes à bétail, de boulis, de marchés à bétail. De même, il est prévu la construction d’une laiterie d’une capacité de 12 à 15 000 litres par jour et d’une fabrique d’aliments à bétail en vue de satisfaire la demande annuelle de 700 000 tonnes. L’augmentation de la productivité du cheptel va passer aussi par l’amélioration génétique, l’insémination artificielle, la sélection massale.

S. Nadoun COULIBALY

Sidwaya

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