Des va-et-vient de camions-citernes, des ouvriers creusant un canal relié au barrage de Kanazoé, d’autres procédant à des réglages, des bassins fin prêts... C’est l’ambiance qui a régné sur le site de la mine d’or de Kalsaka située à environ 150 Km au Nord-ouest de Ouagadougou dans le Yatenga à l’arrivée de la délégation conduite par le ministre en charge des mines et le gouverneur de la Région du Nord, le lundi 07 juillet 2008. Une visite qui a permis de prendre le pouls de l’état d’avancement des travaux de construction du projet aurifère de Kalsaka. Celui-ci comprend une mine à ciel ouvert classique et une usine de traitement de lixiviation en tas. Cette dernière est conçue pour une capacité initiale de 1 000 000 de tonnes de minerai et de 60 000 onces d’or par an.

Ainsi, après un briefing sur l’état d’avancement des travaux de construction de la mine, le ministre Kader Cissé et sa délégation ont visité le concasseur et l’agglomérateur, les bassins et l’ADR (là où seront transformés les minerais). Enfin, ils ont pu apprécier la cité minière construite en matériaux définitifs. A l’issue de la visite, Kader Cissé a déclaré "être venu témoigner mon soutien aux investisseurs de la mine notamment au Cluff Gold, une société anglaise". Il a aussitôt exprimé sa satisfaction quant à l’état d’avancement des travaux débutés en 2007. "Je constate en comparant avec la dernière visite que j’ai effectuée il y a trois mois, un grand avancement des travaux. L’état des travaux est tel que comme projeté par le département des mines, nous pourrons inaugurer la mine d’or en octobre 2008", a -t-il indiqué.

10 à 12 milliards de recettes annuelles

L’installation du broyeur et du système de convoyage et les bassins est presque achevée, explique le directeur des opérations de Cluff Gold, Yaw Acheampong. Il a toutefois précisé qu’il reste un travail de six semaines à abattre pour que la mine soit totalement opérationnelle. Selon les estimations, Kalsaka pourrait rapporter à l’Etat burkinabè entre 10 et 12 milliards de recettes par an. A cela, il faut ajouter les produits des dividendes et des revenus connexes (salaires notamment), les emplois créés par la société de sous-traitance et enfin le développement économique et social de Kalsaka. Outre l’emploi du personnel local, un plan de développement communautaire est en cours d’élaboration.

Se refusant de donner les détails de ce plan, M. Acheampong a néanmoins précisé que ce plan prendra en compte les priorités de Kalsaka que la société Cluff se chargera de mettre en œuvre : "C’est aux communautés de dire exactement ce qu’elles veulent et nous, on verra ce qu’on peut faire pour les satisfaire". Un comité consultatif composé des deux parties a été mis en place à cet effet. Pour le directeur des opérations de la société Cluff Gold, Yaw Acheampong des compensations sont prévues en fonction de la taille des champs et des activités qui y sont menées pour ceux qui ont perdu leur parcelle. "C’est normal qu’on dédommage la population, on utilise les champs donc on doit compenser leur propriétaire. En 2007, on a dédommagé et cette année ça sera effectif ce mois-ci ou au plus tard le mois prochain (août)", a insisté M. Acheampong.

Toujours selon toute vraisemblance, les premiers essais auront lieu fin août et le mois suivant la société Cluff Gold procédera aux tests qui eux-mêmes vont aboutir à l’inauguration de la mine courant octobre. Souhaitant que la mine soit profitable aux populations de la région, le gouverneur Viviane Compaoré s’est dit animé d’un sentiment de fierté en ce sens que l’extraction du minerai à Kalsaka va contribuer à l’accroissement de la richesse nationale. Sentiment de joie, elle l’est aussi au regard des infrastructures mises en place pour l’extraction et d’accompagnement social.
Les exploitations minières font recours à des métaux lourds très nuisibles à l’environnement et à la santé.

Des mesures ont été envisagées de ce fait pour minimiser l’impact environnemental. Des dosages et des contrôles seront ainsi effectués régulièrement sur les produits utilisés notamment le cyanure qui peut provoquer des cancers, des malformations à la naissance. Il est prévu des plantations d’arbres pour restaurer l’environnement détruit par les activités. Selon le directeur provincial de l’environnement et du cadre de vie, tout se passe normalement dans le respect des cahiers des charges. Kalsaka a une capacité de 5 millions de tonnes avec une teneur de deux grammes par tonne. L’exploitation à ciel ouvert est exécutée sous contrat par Banlaw Afrique LTD.

S. Nadoun COULIBALY

Sidwaya