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Forces nouvelles de Côte d’Ivoire : La guerre des chefs, l’autre menace

Publié le vendredi 4 juillet 2008 à 11h48min

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Le processus de sortie de crise en Côte d’Ivoire est loin d’être un long fleuve tranquille comme on l’aurait imaginé. De temps à autre, des perturbations sont enregistrées dans son lit, démontrant qu’il est facile de déclencher une guerre, mais difficile de l’arrêter complètement. Certes, les armes ne crépitent plus en Eburnie, mais par moments, on se demande si les vieux démons ne sont pas sur le point de faire leur retour.

La question a été sur bien des lèvres avec les derniers remous au sein des Forces nouvelles. Des éléments ont revendiqué le retour de l’ancien commandant de zone limogé, Zacharia Koné. Sauf omission de notre part, c’est l’une des rares fois qu’une revendication de ce genre est faite. Et compte tenu de sa nature, on se demande si elle pourra vraiment être satisfaite. En effet, ce n’est pas à coup de billets de banque que l’on peut résoudre ce problème. Encore que le Premier ministre Guillaume Soro avoue avoir des difficultés pour financer le programme de désarmement, ce qui est une autre source de soucis.

Aux revendications pécuniaires faites jusque-là pour une meilleure réinsertion des anciens combattants, s’est greffée une guerre de chefs. En effet, l’ancien commandant Koné a été évincé mais garde toujours une aura auprès de certains combattants, au point qu’ils le réclament à nouveau à leur tête. Les autres chefs, qui ne trouvent plus grâce aux yeux de certains éléments de la troupe, vont-ils accéder à cette demande sans perdre la face et ce qui leur reste comme autorité ? On se demande donc où peut conduire cette guerre de chefs. Au-delà de l’implosion, il y a la menace sur le processus de paix lui-même. Les mécontents ne vont-ils pas remettre en cause bien des acquis du laborieux processus ?

Peut-être que ce qui se passe est à mettre à l’actif de la proximité de l’échéance du 30 novembre retenue pour l’organisation de l’élection présidentielle, véritable test de la réconciliation nationale. Ainsi, plus l’échéance approche, plus il y a des remous, surtout du côté de ceux qui ont pris les armes contre la république un certain 19 septembre 2002. Ce sont peut-être là les derniers soubresauts sur la route difficile de la paix.

Par Séni DABO

Le Pays

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