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Exploitation minière : "Faire de Mana une mine à visage humain"

Publié le vendredi 4 juillet 2008 à 12h16min

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Benoît La Salle

Après l’inauguration de la mine d’or de Mana, le 30 juin 2008, le président-directeur général de la Société d’exploitation des mines de l’Afrique de l’Ouest (SEMAFO), Benoît Lasalle, assisté de son directeur national, Elie Justin Ouédraogo a donné une conférence de presse, le 2 juillet 2008, au cours de laquelle il a rappelé l’option "humanitaire" de sa société.

"Faire de Mana une mine de référence au Burkina Faso (...). Nous ne ménagerons aucun effort pour que cette mine soit la fierté du Burkina Faso". Tels sont, selon le président-directeur général (PDG) de la Société d’exploitation des mines de l’Afrique de l’Ouest (SEMAFO), Benoît Lasalle, les objectifs poursuivis par sa société au Burkina Faso. "Les mines changent le tissu économique d’un pays", reconnaît le PDG de SEMAFO.

Au Burkina Faso, SEMAFO envisage de créer un pôle de développement autour de la mine de Mana. "La mine étant une ressource épuisable, il faut d’ores et déjà penser à l’après-mine", soutient le directeur national de SEMAFO, Elie Ouédraogo. Pour éviter de reproduire les mêmes erreurs comme à Poura, M. Ouédraogo estime que le Burkina Faso doit tirer les leçons de son expérience minière. Il faut agir de sorte à éviter que les populations riveraines, à la fermeture de la mine, ne se retrouvent dans la désolation. "Nous allons donner certes du poisson aux populations locales, mais nous allons également leur apprendre à pêcher". Telle est la philosophie de la SEMAFO, selon Elie Ouédraogo.

Le programme de développement régional est, en ce moment, au stade de conception. Les termes de référence ont été validés par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Il prend en compte les priorités de l’Etat et celles des collectivités locales en termes de développement. Elie Ouédraogo, parlant de cette initiative propre à la SEMAFO, a indiqué que dans les mois à venir, une grande étude sera lancée dans le but de cerner tous les contours de ce grand chantier. La mise en œuvre de ce programme va permettre aux populations de s’autonomiser et de s’autoentretenir par la suite.

La mine de Mana a une teneur de 3 grammes par tonne. Mais de l’avis des premiers responsables de la SEMAFO, elle n’a pas encore dévoilé tous ses secrets. "Mana, par sa géologie, deviendra un projet de référence", soutient M. Lasalle.

Le Burkina Faso a adhéré à l’initiative de transparence minière. Cela permet d’avoir une traçabilité dans l’utilisation de l’argent généré par l’exploitation minière, le pays ayant désormais une obligation de rendre compte de l’utilisation faite de l’argent de l’or. Cet esprit nouveau, preuve d’une gestion transparente, a été salué par le PDG de la SEMAFO. Pour Benoît Lasalle, l’exigence de transparence fait partie du quotidien de sa société. Côtée à la bourse de Toronto (la bourse de référence pour les sociétés aurifères), la SEMAFO se doit de produire un état financier chaque mois. Ce document précise tous les détails du fonctionnement et de la production de la société, la structure du capital, etc. Ces informations sont également disponibles sur le site de la société (www.semafo.com) dans la rubrique état financier. La construction d’une mine suppose de très gros investissements. Pour le cas du Burkina Faso, plus de 55 milliards de FCFA ont été utilisés pour construire la mine de Mana.

Un tel investissement nécessite la présence d’un homme de confiance, de quelqu’un qui s’y connaît pour s’en occuper. D’où le choix de Elie Ouédraogo comme représentant national de la SEMAFO a indiqué son PDG. Minier de son état, celui-ci entend s’investir pleinement, afin de faire de la mine de Mana, une référence dans la sous-région. En attendant, la mine a besoin d’électricité pour fonctionner à plein régime. Et c’est en cela que le projet d’interconnexion électrique Bobo-Ouaga dont "la ligne passe à côté de la mine de Mana" sera une vraie aubaine.

Du côté de la SEMAFO, on est pressé de voir ce projet devenir une réalité. "Nous allons rentabiliser la ligne", a souligné Benoît Lasalle. Et d’ajouter qu’au Niger, sa société est la meilleure cliente de la société d’électricité de ce pays. "Il nous arrive même parfois de payer à l’avance quand la société nous le demande", précise-t-il. Et de conclure que l’exploitation de la mine de Mana se fait dans le strict respect de l’environnement. Il y veille particulièrement car, selon la loi canadienne portant protection de l’environnement, en cas de manquement, c’est le premier responsable de la société qui est tenu pour responsable. A Mana, un audit environnemental indépendant sera fait chaque année, en plus des audits du directeur de l’environnement de la SEMAFO réalisés tous les trimestres.

Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA
rabankhi@yahoo.fr

Sidwaya

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