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Produit forestier non ligneux : Le "wèda" en jus, en sirop et en confiture

Publié le mercredi 2 juillet 2008 à 11h13min

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Les fruits sauvages dont notre pays est riche doivent prendre leur place dans l’amélioration des revenus et la sécurité alimentaire des populations. Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), qui travaille avec l’Etat burkinabè dans ce sens, a permis aux journalistes, à travers une tournée du 23 au 27 juin 2008, de toucher du doigt le processus de transformation des lianes et des balanites respectivement appelés "wèda" et "kiegla" en langue nationale mooré.

Il est reconnu que les produits forestiers non ligneux (PNFL) peuvent jouer un rôle aussi important, si non plus important que le bois en termes de contribution à la lutte contre la pauvreté et de durabilité d’exploitation.

C’est pourquoi le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de concert avec le ministère de l’Environnement et du Cadre de vie, s’est engagé dans le programme ARSA (amélioration de revenus et la sécurité alimentaire), dont un des volets consiste à la promotion des PFNL.

Ceux-ci sont tout ce qu’on peut tirer des arbres sauf le bois. L’unanimité est aujourd’hui faite sur la nécessité de valoriser ces produits, qui ont une importance certaine tant du point de vue alimentaire qu’économique.

Leur consommation permet d’économiser un tant soit peu les céréales, comme le dit un penseur : "En Afrique, entre deux repas, on a toujours des fruits sauvages à mettre dans la bouche". Karité, raisins sauvages, lianes, jujube, néré ; la liste des produits est longue et même très longue.

Selon le coordonnateur des activités du projet ARSA/PFNL, Damas Poda, il existe de grandes opportunités de valorisation des PFNL en raison du fort potentiel des espèces pourvoyeuses de ces produits au Burkina Faso et de leur importance sur le plan alimentaire et de la pharmacopée. Les filières sont jusque-là restées inorganisées et dans l’informel, en dehors de quelques interventions isolées.

C’est pourquoi l’accent est d’abord mis sur l’identification des produits et des acteurs ; la sensibilisation et la formation des acteurs déjà identifiés et jugés motivés. Lors de la tournée de la presse organisée par le PNUD du 23 au 27 juin 2008, les journalistes ont pu toucher du doigt les débuts d’organisation des filières, notamment de balanites aegytiaca ou kielgla en mooré et les lianes scientifiquement appelées Saaba sénégalensis (wèda en mooré).

A Fada N’Gourma, Rose Marie Thiombiano, présidente de l’Association féminine pour le développement dans la transformation des noix de balanites en huile, en pommade et en savon, convaincue des valeurs nutritives et des vertus pharmaceutiques des produits du balatines, s’est engagée dans la formation de groupements féminins.

L’exploitation des fruits et des feuilles de cet arbre est pratiquée dans les régions de l’Est, du Centre et du Sahel de notre pays. Le 26 juin dernier, les journalistes et l’équipe du PNUD ont mis le cap sur la province du Yatenga, connue pour sa potentialité en lianes ou saaba sénégalensis.

Koumbou Sankara, qui en connaît la valeur, a assuré la formation des populations de Somyanga dans la transformation de ses fruits en jus (simple avec le sucre ou mélangé avec le lait concentré non sucré), en sirop et en confiture. Les techniques de séchage permettent de faire face à la période de surabondance (mi-juillet-août). "Désormais, nous savons que vendre les fruits à l’état brut, c’est comme les jeter.

Nous gagnons plus dans la transformation, nous pouvons convaincre les enfants des avantages comparatifs qu’ils ont en ne vendant pas les fruits aux passagers", nous a confié une bénéficiaire de la formation.

De plus en plus, en Europe ses fruits sont demandés du fait du choix de consommer "bio". Nous avons intérêt à nous battre pour valoriser ce dont la nature nous a doté pour faire face à la crise alimentaire. C’est dans ce sens qu’il faut saluer ce programme du PNUD.

Abdou Karim Sawadogo

L’Observateur

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