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Lutte contre la vie chère : Les remèdes de l’Assemblée nationale

Publié le mercredi 11 juin 2008 à 11h43min

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Les membres de la commission adhoc de l’Assemblée nationale sur la vie chère ont organisé, mardi 10 juin 2008 à Ouagadougou, un point de presse sur les conclusions de leurs travaux. Ils ont formulé plusieurs recommandations au gouvernement parmi lesquelles, la réhabilitation de l’agriculture vivrière et la revalorisation du pouvoir d’achat des populations.

L’Assemblée nationale veut faire connaître le contenu de ses travaux sur la vie chère. A cet effet, la commission adhoc en charge du dossier y afférent, a organisé, samedi 10 juin 2008 à Ouagadougou, une conférence de presse. Le président de ladite commission, Benoît Ouattara et quatre autres membres du groupe sur les 15 qu’il compte, ont montré les manifestations de la vie chère, ses causes, les mesures du gouvernement pour la juguler et ont fait des recommandations pour lutter contre le phénomène. On retient que les prix des denrées alimentaires et d’autres produits ont subi une hausse exceptionnelle au début du mois de janvier 2008. Par exemple le prix du riz a augmenté de 51%, les pâtes alimentaires, le lait et l’huile respectivement de 74%, 118% et 142%.

L’inflation a touché plusieurs secteurs de l’économie dont les transports, l’agriculture, la construction et les travaux publics à cause essentiellement de la hausse du prix du pétrole sur le marché international. Les commissaires qui ont procédé, dans le cadre de leur travail, par l’écoute de toutes les forces vives de la nation (société civile, monde universitaire, milieu d’affaires, gouvernement etc.), constatation et analyse du problème de l’inflation ont décelé des causes d’ordre interne et externe. "Le commun des Burkinabè confronté à la dure réalité de la vie chère, voit en ce phénomène les conséquences de la gouvernance économique et sociale dont la cohérence et l’efficacité n’ont pas permis de contenir et d’assurer le pouvoir d’achat des populations", a affirmé M. Ouattara. Les causes externes, a-t-il poursuivi, découlent du dérèglement des marchés internationaux.

Les conférenciers ont noté que les préoccupations exprimées par les acteurs auditionnés tournent autour de la disponibilité et de la cherté des produits alimentaires, du carburant et de certaines matières premières. Ils ont formulé dans le rapport élaboré des recommandations visant à court terme à contenir l’inflation et à garantir un approvisionnement régulier du marché en produits de base et à moyen et long terme à mettre fin à la dépendance alimentaire du Burkina Faso.

Cela à travers des politiques agricoles axées prioritairement sur l’autosuffisance alimentaire. M. Ouattara et ses camarades ont également trouvé nécessaire de compléter, réglementer le dispositif législatif actuel par l’élaboration de lois sur la sécurité alimentaire, le foncier agricole, une loi d’orientation agricole, etc. Au besoin, il pourra "être complété par des enquêtes et des missions d’information parlementaires et d’écoute de la société civile". Au plan régional, la commission adhoc préconise l’organisation d’une rencontre parlementaire pour faire le point sur la vie chère et lui trouver des solutions.

Les hommes des médias ont exprimé leurs préoccupations. La commission propose-t-elle au gouvernement un retour à la politique révolutionnaire qui prônait la consommation des produits locaux ? Est-ce que le rapport est simplement à but consultatif ? Telles sont entre autres les questions qui ont été posées. En réponse, les commissaires ont indiqué que leur rapport n’a pas de lien avec une quelconque politique antérieure.

Le document a été produit à l’intention du président de l’Assemblée nationale, Roch Marc Christian Kaboré qui verra dans quelle mesure le soumettre au gouvernement. Les députés ont expliqué que les mesures du gouvernement contre la vie chère qui ont consisté entre autre à des allègements fiscaux avec la suspension de droits de douane et de la TVA sur certains produits, l’interdiction d’exportation de céréales et l’homologation des prix , ont permis de freiner la hausse des prix ou de les stabiliser. Ils estiment que l’Etat pourrait revaloriser le pouvoir d’achat des citoyens par exemple à travers la modulation de la fiscalité sur les salaires, le développement du transport collectif urbain et l’instauration du ticket alimentation qui est un titre de paiement permettant aux bénéficiaires de régler tout ou une partie du coût d’une prestation (de restaurateurs, commerçants...).

Séraphine Somé

Sidwaya

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