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Volaille congélée : Les importations à nouveau autorisées

Publié le jeudi 17 juin 2004 à 06h25min

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La commercialisation de la volaille importée connaît une
clarification. Trois ministres viennent de signer un arrêté
spécifiant les pays dont la volaille, les produits aviaires et leurs
dérivés sont indésirables au Burkina.

Cet arrêté interministériel signé le 12 mai dernier a une double
signification. Bien que limitatif, il vient apporter un éclairage à la
situation assez ambiguë que connaît la commercialisation de
volaille importée depuis octobre 2002. Signé des ministres
chargés des Ressources animales, du Commerce et des
Finances, il délimite le champ des pays dont certains produits
animaux sont interdits au Burkina. Cette mesure provisoire
frappe l’Indonésie, la Thaïlande, le Laos, le Cambodge, le
Japon, la République populaire de Chine, le Vietnam, le
Bangladesh, le Pakistan, le Bahreïn et Taiwan.

Outre la volaille,
ses parties et ses abats, les oeufs, les oisillons, les embryons,
les reproducteurs et reproductrices aviaires de ces pays sont
touchés par l’interdiction. Cependant, les produits carnés
d’autres espèces animales sont autorisés, à condition de
respecter la réglementation en présentant des documents
indiquant l’origine des produits et un certificat vétérinaire
"dûment signé par un vétérinaire officiel du pays d’origine".

Traçabilité et visibilité semblent donc être les maître-mots. Le
gouvernement dit avoir ainsi agi en considération de "la situation
zoosanitaire mondiale relative aux foyers de l’influenza aviaire
hautement pathogène dans les pays asiatiques". Même s’il
intervient au moment où la grippe aviaire est en baisse et bien
après certains pays de la sous-région comme le Bénin et la
Côte d’Ivoire, cet arrêté permet donc au Burkina de se préserver
de produits à risque. Mais en même temps, il lève un flou qui
planait sur le commerce de produits animaux importés.
En octobre 2002, le ministère du Commerce, de la promotion
de l’entreprise et de l’artisanat avait signé un avis interdisant
l’importation et le transit des parties et abats de dinde.

La
Justice , saisie en son temps par un importateur, avait déclaré,
en première instance, la décision illégale. Depuis lors, aucune
mesure n’est venue lever explicitement cet avis, laissant les
opérateurs économiques dans le doute. Mais certains
supermarchés continuaient à distribuer discrètement des
produits de volaille à des quantités certes peu importantes. Avec
l’arrêté du 12 mai dernier, il va sans dire que désormais, tout
importateur sait à quoi s’en tenir.

Les règles du jeu sont claires,
ce qui est de nature à favoriser un meilleur climat entre
opérateurs et services de l’Etat. Car depuis deux ans, le contact
était presque rompu entre le ministère du Commerce et les
importateurs de volaille, mettant à mal la concertation
indispensable avec le milieu des affaires.

L’arrêté met donc fin à
une longue période d’incertitudes qui avait fait croire à certains
agents économiques, organismes internationaux et Etats que le
Burkina pratiquait de façon insidieuse une politique de
protectionnisme en violation des règles du commerce
international.

Par Mahorou Kanazoé
Sidwaya

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