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SIAO 11e édition : « Le site est déjà dépassé… » : Jean Claude BOUDA DG du Salon

Publié le vendredi 30 mai 2008 à 12h16min

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Le Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO) se tiendra du 31 octobre au 09 novembre 2008. En prélude à l’évènement, Jean Claude BOUDA, DG du Salon, a rencontré les hommes de média pour leur faire l’état des lieux des préparatifs. Au sortir de la conférence de presse qu’il a organisée le 22 Mai 2008 à Ouagadougou, ce que l’on peut retenir, c’est que le salon est victime de son succès.

En 20 ans d’existence, le site d’accueil de la manifestation est déjà dépassé. Pourra-t-il accueillir la manifestation dans les 10 et 20 années à venir ? Seul Mamadou SANON, ministre en charge de l’artisanat, pourra répondre à cette interrogation.

L’évolution du SIAO depuis sa création est nette. De 1988, date de la première édition (20 pays présents, 244 artisans, 150 000 visiteurs), à la dernière édition de 2006 (29 pays présents, 225 visiteurs professionnels, 582 journalistes nationaux et étrangers, 2080 artisans et plus de 500 000 visiteurs grand public) les chiffres l’attestent. Si la manifestation a gagné en notoriété, crédibilité et grandeur, il n’en est pas de même du site qui depuis son érection n’a pas évolué d’un centimètre. « Le site du SIAO est déjà dépassé », concède Jean Claude BOUDA, DG du salon, avant d’ajouter : « Nous avons fait un rapport à l’autorité de tutelle, on attend de voir quelle suite sera donnée ». En clair, si rien n’est fait, le site ne pourra plus contenir les visiteurs, professionnels et artisans, dans les années à venir.

L’exemple du site du SIAO est l’illustration même des architectures dressées au Faso sans vision prospective. On a l’impression, modestie maladive faisant, qu’au moment où se met en œuvre l’initiative, on a peur de voir trop grand pour ne pas être désillusionné. Le cas de la salle de spectacle du CENASA, obsolète même pas deux ans après sa rénovation achèvera de convaincre qu’il faut changer le fusil d’épaule. D’ailleurs, le DG du SIAO ne dira pas le contraire, lui qui tiendra ce propos : « Au Burkina Faso, on a tendance, à tous les niveaux, à voir petit. J’ai eu la chance d’aller à la foire de l’artisanat du Ghana. Je vous avoue que j’étais surpris. L’espace qui a été réservé depuis les années 60 pour la foire est impressionnant. Même dans 20 ans, le site ne sera pas dépassé ». Quid du SIAO qui grandit chaque jour que Dieu fait ? Placé en plein centre de la ville où les espaces se font rares sinon qu’ils sont déjà presque tous occupés, on se demande comment le Salon agrandira son domaine, à moins que cette sorte de décharge que constitue l’espace côté ouest de l’enceinte soit disponible à l’instant actuel et que la Marie consente à s’en défaire à son profit.

Si l’exiguïté du site du SIAO a retenu l’attention des journalistes à la conférence de presse, d’autres préoccupations n’ont pas moins été soulevées. Ainsi, les hommes de média se sont intéressés à l’organisation de la 11ème édition, notamment en ce qui concerne la question des stands et de leur location, l’organisation de Miss SIAO, etc. Pour ce qui est des stands Jean-Claude BOUDA dira : « Toutes les dispositions seront prises pour que les stands soient prêts avant date et que les attributions se fassent de façon scientifique et non comme à l’édition passée ».

En effet, comme à chaque édition, le problème des stands se pose non sans désagrément. Cette 11ème édition ne va pas déroger à la règle. « Nous allons avoir des problèmes à cette édition, parce que l’offre des stands va baisser. Nous nous préparons d’ailleurs à affronter une crise ». Mais pour éviter les écueils de 2006, le DG du salon de l’artisanat ne fait pas dans la langue de bois avec les artisans. Pour lui : « C’est pas parce qu’on est dans l’artisanat qu’on doit travailler artisanalement. Nous demandons aux artisans de s’y prendre à temps pour payer dans les délais les loyers des stands, au lieu d’attendre la dernière minute comme c’est souvent le cas ».

Placée sous le thème « Artisanat Africain et Circuit de Distribution » la 11ème édition garde les traditionnelles activités. Il s’agit entre autres du salon grand public pour les expositions ventes, les séminaires et autres ateliers et tables rondes. Seules les activités extra-salon ont connu une réforme.

« Il n’y aura pas de Miss SIAO. Après plusieurs éditions où nous avons organisé Miss SIAO, l’on s’est rendu compte que ça n’a pas d’intérêt. Nous n’organiserons plus Miss SIAO » a déclaré Jean Claude BOUDA. C’est dire donc que celles des jeunes filles qui affûtaient leurs armes pour cette compétition seront déçues. Contexte de vie chère oblige, les prix d’entrée grand public et ceux des stands n’ont connu aucune modification. 500FCFA, pour accéder au site pour le grand public. Pavillons climatisés 700 000 FCFA pour 10m2 et 300 000 FCFA 10 m2, tels sont les coût de location. L’accès des pavillons climatisés pour les visiteurs passe de 250 à 200 FCFA.o

Par Frédéric ILBOUDO

L’Opinion

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