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Amos Brandeis : L’Israélien qui veut sauver le Lac Bam

Publié le jeudi 22 mai 2008 à 10h49min

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L’une des plus graves catastrophes écologiques que le Burkina connaît est en voie d’être réparée. Un jeune architecte israélien a mis son savoir-faire et son coeur au service du Lac Bam à travers un projet de restauration.

Son nom : Amos Brandeis. Sa nationalité : israélienne. Sa profession : architecte . Ce jeune Israélien a un coeur en or et l’exprime à travers un projet révolutionnaire au Burkina, la restauration du Lac Bam, en situation de détresse. Depuis 2005, il a entrepris des études de faisabilité du projet, qui viennent de prendre fin. Reste à boucler le budget de restauration proprement dit. Tout est parti de la restauration d’une rivière polluée, en Israël, qui a valu à l’architecte de remporter un prix à un concours australien en 2003. La condition imposée au lauréat était qu’il destine une partie de son prix à une action dans un pays pauvre.

Avec ce fonds et une aide de l’UNESCO, il s’est lancé dans la lutte contre l’assèchement du lac Bam. Son choix s’est porté sur le Burkina grâce au consul honoraire Eitan Israély. D’un coût de 50 millions de F CFA, l’étude de l’architecte israélien peut être appliquée à d’autres lacs du Burkina. Amos Brandeis dit avoir vu à Kongoussi des gens désespérés qui avaient besoin d’aide. "C’est une situation critique, une région en déperdition", se souvient-il. Il explique que la déforestation due à l’abattage des arbres a provoqué une sédimentation du lac. De sorte qu’en saison pluvieuse, le lac déborde et inonde la ville alors qu’en saison sèche, l’eau fait défaut. "C’est une grave erreur que nous allons réparer", assure l’architecte.

Une mobilisation à la base pour le Burkina

Il a raison d’être confiant car il a autour de lui, des hommes et des femmes engagés à aider le Burkina. Réunis autour du consul honoraire du Burkina en Israël, ils sont pour la plupart originaires d’Emek Hefer. Il s’agit d’une région qui comprend 45 villages, s’étend sur une superficie de près de 15 000 hectares et compte plus de 40 000 habitants. Elle s’illustre comme un pôle d’excellence dans les domaines de l’éducation, de l’agriculture et des technologies. "Nous voulons faire don au Burkina de nos connaissances et de nos compétences", s’enthousiasme Gérard Lafont, coordinateur de la coopération avec le Burkina au conseil régional de Emek Efer. Le maire de la région, Rani Idan, éprouve la même admiration pour le Burkina qu’il a visité en janvier dernier. "Nous avons découvert des gens très aimables avec qui il est agréable de coopérer", indique-t-il. Une mobilisation se fait dans la région au profit du Burkina.

Tous ceux qui ont la possibilité de faire bénéficier le Burkina de leur expérience sont encouragés à le faire. En juin, une équipe de quelques volontaires vont ainsi venir renforcer les équipes qui travaillent dans les fermes du pasteur Ram François Zango, le président d’une association avec qui des liens forts se sont tissés. La philosophie de ce partenariat, selon les Israéliens, est de donner une réponse directe et immédiate à des besoins critiques. Il s’agit d’aller "droit au but, sans intermédiaires ni système bureaucratique", affirme M. Lafont. La communauté de la municipalité de Emek Hefer espère créer ainsi un courant de sympathie à un niveau national et "amener l’Etat d’Israël à ouvrir son coeur au Burkina". Elle estime que Israël est accaparée par le conflit avec la Palestine et qu’elle doit en sortir pour "parler une autre langue, pour dire qu’elle est prête également à donner".

Par Mahorou KANAZOE

Le Pays

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