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Etats-Unis : La moitié du chemin

Publié le jeudi 22 mai 2008 à 11h17min

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Depuis le Pasteur Martin Luther King et ses "successeurs", Jesse Jackson, Andrew Young et le "soldat" Colin Powell, l’Amérique rêvait de l’avènement d’un "coloured man" à même d’incarner ses valeurs et de conduire sa destinée. Un rêve longtemps caressé par l’humanité entière (ce qui intéresse l’Amérique, intéresse le monde) et que Barak Obama est en passe de transformer en réalité avec son investiture programmée comme candidat démocrate à la Maison-Blanche.

Avec le "surgissement" d’Obama, on est presque amené à remiser au placard l’image habituelle du pays de l’Oncle Sam. Ce n’est plus l’Amérique du Ku Klux Klan, enfoncé dans ses certitudes du Far-West, des Rodéo, du folk song et du "white power", mais bel et bien celle des "urbans boys", du "R et B", du rap, d’Harnold Schwarzeinegger, gouverneur de la Californie, de Wifrey Oparah, journaliste TV la mieux payée du pays, bien que "noire", bref de l’égalité des races et des couleurs. L’Amérique du mérite et du talent en somme, incarné jusqu’à plus soif par Barak Obama.

En effet, pour que ce "Kenyan" élevé dans une famille monoparentale, ballotté au gré des mariages de sa mère entre l’Indonésie, les Iles Hawaï et l’Illinois émerge, il a fallu qu’il soit soutenu par un talent fou. Un talent qui lui a permis de comprendre avant Hillary Clinton et Mc Cain, que l’aventure irakienne de Bush était suicidaire, d’où sa condamnation sans équivoque de celle-ci dès mars 2003. "Nous courons vers un nouveau Viet-nam", avait-il prédit au moment où, au nom d’un nationalisme incompréhensible, la dame Clinton faisait corps avec le cow-boy, du Texas. Mc Cain aussi, ce vétéran du Viet-nam étant, on s’en doute, un "fana" des guerres patriotiques.

On peut parier qu’Obama va sortir l’artillerie lourde sur la question, lors de la vraie campagne, avec beaucoup de chances de faire mouche. Le changement de majorité au Congrès à mi-terme du mandat de Bush est un indicateur du désaveu des Américains de sa politique internationale. Au moment où l’Afghanistan est lui aussi devenu un brûlot, et que la crise proche-orientale s’enlise, les esprits sont davantage préparés au pacifisme. Lequel est incarné par Obama qui a promis un règlement "juste" de tous ces conflits. Du coup, il a capitalisé les nombreux suffrages du vote arabe lors des primaires. Il ne faut pas l’oublier, l’Amérique est devenue plus que jamais multiraciale. L’establishment politique et économique est donc "multicolore", et les vieilles affinités ne sont plus de mise.

Dans cette dynamique, nombre d’Américains "new-look", voient d’un mauvais œil la "mainmise" d’Israël sur le pays le plus puissant du monde. Ils n’avaient pas voix au chapitre, mais ils n’entendent plus assumer cet héritage "mystico-philosophique" de leur pays. L’une des clés de cette élection se trouve dans cette révolution culturelle que l’Amérique veut effectuer. Si elle franchit le pas, la face du monde sera durablement bouleversée, car, les canons diplomatiques et politiques voire économiques vont changer. C’est en cela que nous sommes tous concernés par ce scrutin, car, il offre l’opportunité de l’avènement d’un monde nouveau et meilleur.

Boubakar SY
magnansy@yahoo.fr

Sidwaya

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