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Arrestation de la fille d’Obasanjo : Au nom du père

Publié le mercredi 21 mai 2008 à 10h42min

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La Haute Cour d’Abuja doit examiner aujourd’hui mercredi la demande de libération sous caution de la sénatrice Iyabo Obasanjo Bello, fille de l’ancien président Olusegun Obasanjo.

Arrêtée lundi, cette élue, qui préside la commission santé du Sénat, a été inculpée lundi d’avoir empoché 10 millions de naira qui devaient retourner dans les caisses de l’Etat, faute d’avoir été dépensés par le ministère de la Santé.

Compte tenu de la personnalité de la prévenue, cette affaire de détournement de fonds ne peut qu’avoir des relents politiques. En effet, pourquoi s’étonner lorsque l’on porte le patronyme d’Obasanjo au Nigeria, que même le plus petit des délits soit monté en épingle, pour faire l’objet d’une récupération, elle, bien politique.

Cela est d’autant plus probable quand on se rappelle que l’ex-président avait, on se rappelle, peu avant les ennuis judiciaires de sa fille, été invité, en vain, à témoigner devant une commission d’enquête parlementaire sur les milliards de dollars déboursés sans résultats dans le secteur électrique.

Il faut donc croire que madame le sénateur est aujourd’hui en train de payer pour les indélicatesses supposées ou avérées de son ex-président de père… Mais, cela dit, on peut également se demander pourquoi de tels déboires surviennent sous le mandat d’Umaru Yar’adua.

En effet, le président de la République fédérale est un proche qu’en son temps le général Obasanjo avait lui-même désigné, contre l’avis de tous, pour prendre sa succession à la tête du « Géant de l’Afrique de l’Ouest ». Un dauphin a priori acquis à la cause de son prédécesseur et bienfaiteur, et qui devait lui assurer une retraite des plus paisibles.

Il est vrai que le nouveau locataire d’Aso Roch, ex-gouverneur de l’Etat de Katsina, quoique mal élu selon ses détracteurs, essaye d’être présent non seulement au Nigeria, mais aussi sur la scène internationale.

Cette volonté affichée par les nouvelles autorités de rompre avec le passé est peut être à l’origine des déboires judiciaires du clan présidentiel sortant qui, rattrapé par ses affaires, devra sans doute faire le deuil de l’impunité tant souhaitée.

Il faut dire au grand dam de ceux qui recherchent l’impunité, que le Nigeria, bien connu pour être un géant aux pieds d’argile, handicapé par sa taille et la désorganisation qui en découle souvent, bénéficie, comme bien d’autres pays anglophones, d’une justice particulièrement indépendante. Ce que les juges de la Haute Cour d’Abuja ont déjà prouvé, plaçant en garde à vue un sénateur, de surcroît la fille d’un ancien chef d’Etat.

C’est aujourd’hui donc que Mme Obasanjo Bello, qui a plaidé non coupable du détournement de fonds, saura quel somme elle devra payer pour recouvrer sa chère liberté.

H. Marie Ouédraogo

L’Observateur

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