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Forces nouvelles : Que cache le limogeage de Zacharia Koné ?

Publié le mardi 20 mai 2008 à 11h18min

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Les Forces nouvelles, l’ex-rébellion de Côte d’Ivoire, ont connu un mini-séisme. Le limogeage du commandant de Zone de Séguéla, Zacharia Koné, l’un des personnages les plus emblématiques de la hiérarchie militaire, n’est pas un fait anodin. Il traduit le malaise qui persiste à régner au sein de cette entité, depuis la mise en oeuvre de la phase de démembrement.

Le communiqué des FN parle de "grande indiscipline" et de "sabotage perpétré" par l’ex-commandant de zone. Il n’était pas en effet présent dans sa zone lorsque l’opération de regroupement de ses éléments devait être lancée, en présence de Guillaume Soro. C’est une absence qui, du côté des Forces nouvelles, a été immédiatement interprétée comme du "sabotage".

En d’autres termes, Zacharia Koné ne semble pas s’inscrire dans la logique du processus en cours. Si la crise en vient à éclater ainsi au grand jour, c’est qu’un antagonisme continue probablement de subsister entre pro et anti- désarmement. Guillaume Soro, malgré ses nombreux efforts, ne semble donc pas avoir réussi à convertir toutes ses ouailles à son nouveau catéchisme, le DDR (Désarmement- Démobilisation- Réinsertion). Reste à savoir si l’incident de Séguéla sera vite circonscrit, pour n’être réduit qu’à l’humeur toujours rebelle d’un chef de guerre.

Car si la fronde de Zacharia Koné n’est pas isolée mais révélatrice d’un malaise plus large, Guillaume Soro peut avoir du souci à se faire. Ses hommes pourraient constituer un boulet au pied du processus de désarmement. En prenant le risque de "décagnoter" un chef aussi illustre, il affiche cependant sa détermination à aller de l’avant contre vents et marées.

Le Premier ministre veut aussi éviter de porter la responsabilité historique de l’échec de la phase la plus sensible de l’Accord de Ouaga. En tout état de cause, c’est à sa capacité à contenir les frustrations, les réticences et même les velléités de rébellion au sein de sa troupe, que Guillaume Soro s’affichera comme un leader ayant de l’autorité. Son avenir politique en dépend.

Par Mahorou KANAZOE

Le Pays

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