LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Pétrole : La facture de la guerre

Publié le vendredi 16 mai 2008 à 10h58min

PARTAGER :                          

125 dollars US ! C’est la cotation « hallucinante » affichée par le baril de pétrole brut cette semaine à la bourse de Wall Street. Le Brent (pétrole de la mer du Nord) atteignait à la même période, la cote de 123 dollars à la City londonienne. Des records inimaginables il y a un an (le baril cotait alors entre 50 et 60 $US) et qui, quoiqu’en disent les « experts », traduisent une réalité implacable : le monde entier, et surtout les pays pauvres, est en train de payer la facture des guerres déclenchées par George Walker Bush depuis le tragique 11 septembre 2001, et qui ont mis les finances américaines fortement à mal.

Afghanistan, avec la traque organisée contre les Talibans et qui a porté au pouvoir le régime fantomatique de Hamid Karzaï plongeant le pays dans une guerre civile larvée et surtout Irak, ces deux campagnes ont nécessité une levée de fonds record sans que les résultats escomptés ne soient atteints.

Les Talibans ont en effet installé une « ceinture de sécurité » autour de Kaboul contraignant Karzaï à « l’exil » intérieur, cependant qu’en Irak, la violence quotidienne a fini par devenir banale au fil des attentats sanglants. Dans le cas de ce second pays, deuxième producteur mondial de l’or noir avant la croisade « bushienne », la pompe à pétrole ne fonctionne plus avec des conséquences fortement dommageables sur la production mondiale. A côté de cette déperdition, (près de 8 millions de barils par jour), les pertes enregistrées au Nigeria du fait du gangstérisme, peuvent être assimilées à la mie de pain. Vouloir s’appuyer sur celles-ci pour expliquer l’envolée du cours du brut, reviendrait à prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages. En effet, le Nigeria a toujours été coutumier du fait, avec cette mafia qui « coupe » sa part du butin et surtout des juntes militaires qui se sont succédé à la tête du pays et dont on sait qu’elles ont toujours eu une gestion patrimoniale de cette manne pétrolière.

C’est donc bel et bien la déliquescence de l’Irak couplée à la volonté de l’administration Bush de rééquilibrer les comptes américains qui ont entraîné cette surchauffe du prix du brut. Le choc pétrolier de 1973, faut-il le rappeler, est né dans les mêmes conditions guerrières avec cette fois-ci, la guerre du Kippour dans le rôle de détonateur. De 10 dollars US le baril, le cours avait cru pour atteindre le chiffre impensable à l’époque de 40 dollars. Fachés d’avoir été abandonnés par la communauté internationale dans cette guerre contre Israël, les Arabes, par le biais de l’OPEP qui venait d’être portée sur les fonts baptismaux, avaient, avec la bénédiction de la défunte URSS, créé ce choc en guise de mesure de rétorsion.

Cette fois-ci, Bush et les « majors » américaines ont opté de faire partager au monde entier l’effort de guerre américain. Avec les immenses dividendes que ces majors récoltent à la faveur de cette inflation « bénie », tous les autres secteurs de l’économie sont maintenus à flots par le biais de l’effet d’entraînement.
Surtout que les ventes d’armes où les USA sont aussi les patrons, n’ont jamais été aussi florissantes qu’avec ces nombreux foyers de tension. Alors, que l’on laisse les « pauvres » nigérians tranquilles car, ils sont eux aussi victimes de cette embardée des prix. Rien à dire, la politique de défense offensive de Bush aura été négative pour le monde entier.

Boubakar SY (magnansy@yahoo.fr)

Sidawaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique