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Le tourisme, une affaire de "Blanc" ?

Publié le samedi 26 juin 2004 à 12h52min

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Il n’est pas rare d’entendre souvent des Burkinabé soutenir que "Le tourisme, c’est l’affaire des Blancs". Ce point de vue, manifestement faux semble avoir fait sont lit au sein de l’opinion publique burkinabé. Conséquence, quand on parle de tourisme, on ne voit que les Blancs, les Occidentaux.

C’est dire qu’à ce niveau, il y a un travail d’information et de sensibilisation à faire. Pourquoi ce travail ? Le ministre Mahamoudou Ouédraogo de la Culture, des Arts et du Tourisme a, à plusieurs occasions, donné la réponse à cette interrogation. Une réponse qui doit permettre de changer les habitudes si nous voulons que le secteur du tourisme puisse véritablement jouer son rôle dans l’économie nationale et dans le développement de notre pays.

En effet, selon "le ministre mondial de la culture", tout Burkinabé est un touriste en puissance - une réponse qui interpelle chaque Burkinabé à laisser de côté l’idée selon laquelle, le tourisme, c’est l’affaire des blancs. Bien au contraire, le tourisme doit d’abord être l’affaire des Burkinabé avant d’être celui des étrangers. C’est pourquoi, il revient aux Burkinabé de participer activement au développement de ce secteur. Cette participation active doit se traduire par des visites, des déplacements sur des sites touristiques qu’ils méconnaissent.

Quand nous prenons l’exemple de la mare aux caïmans sacrés de Sabou, combien de Ouagalais connaissent ce site, situé pourtant à quelques km de la capitale ? Et que dire du site de Laongo, du musée de Me Pacéré, de la "Guinguette", des hippopotames de Bama… ? La liste est longue et même très longue.

Ils ne sont pas nombreux les Burkinabé qui connaissent ces endroits magnifiques. Or, le tourisme burkinabé ne pourra se développer que lorsque chacun de nous comprendra que nous sommes "des touristes en puissance". D’où la nécessité de découvrir le Burkina, de le connaître dans toute sa splendeur et dans toute sa grandeur culturelle et touristique.

Il n’y a pas de tourisme sans déplacement, il faut donc que nous apprenions à bouger, à connaître notre pays. Si cette interpellation s’adresse à tous les Burkinabé, elle va plus particulièrement à nos citadins, à ses "gourous" qui pensent qu’il faut forcément prendre l’avion pour les plages, les pays côtiers pour pouvoir passer de bonnes vacances.

A tous les ministres, présidents d’institutions, députés, directeurs et autres opérateurs économiques, nous pensons que le développement du tourisme doit d’abord venir des Burkinabé. Les "Blancs", comme certains les appellent, doivent venir seulement pour contribuer.

Deuxième source de richesse en Afrique, après le pétrole, le tourisme est véritablement une industrie. Au Burkina Faso par exemple, il rapporte plus de vingt milliards chaque année à l’économie nationale. Qu’en sera-t-il si tous les Burkinabé se mettaient dans la danse ? Alors, il est temps que les habitudes changent, que nous donnions l’exemple au reste du continent en jouant les premiers rôles dans le développement de notre tourisme. Convaincu que tout Burkinabé est un touriste en puissance, nous ne pouvons que dire : Ensemble pour le développement du tourisme burkinabé.

Il faudrait bien évidemment insister sur le rôle cardinal que doit jouer le ministère en charge de ce secteur. Le gouvernement doit y mettre encore plus de moyens. Espérons que le fonds pour le développement du tourisme qui sera mis en place en 2004 permettra de changer la logique, si ce n’est pas les habitudes pour permettre au secteur du tourisme d’être véritablement l’industrie du XXIe siècle.

Idrissa Kaboré
L’Hebdomadaire

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