LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Zimbabwé : Toujours sur le fil du rasoir

Publié le lundi 12 mai 2008 à 13h07min

PARTAGER :                          

Au Zimbabwe, on aura tout vu et tout entendu. Un candidat de l’opposition qui met en ballotage un chef d’Etat en exercice, qui pose ses conditions pour participer au second tour de l’élection présidentielle, il faut avouer que cela relève de l’ordre de l’inédit ou, à tout le moins, du rare. Si c’est le droit de Morgan Tsvanguiraï de poser des conditions, il devrait aussi ressentir comme un devoir le besoin de clarification par rapport à la participation de cette pléthore d’observateurs étrangers qu’il réclame avec autant de force.

Qui en supporterait le coût ? De quels pays viendraient-ils ? Des questions qui sont autant de zones d’ombres. Sur le principe de la nécessité d’observateurs étrangers, il n’y a rien à redire. Mais peut-on raisonnablement demander au Zimbabwe d’aujourd’hui, qui manque de tout, qui ploie sous le fardeau d’une inflation hors norme, de déployer d’ici au 23 mai (date proposée par Tsvanguiraï)une telle masse d’observateurs ? Par ailleurs, on comprend difficilement que pour des élections qui n’ont jamais été contestées par l’opposition et qui ont au demeurant été remportées par elle, Tsvanguiraï demande encore plus d’observateurs. Ceux de la SADC n’ont-ils pas suffisamment apporté la preuve de leur impartialité lors du 1er tour remporté par la même opposition ?

On peut comprendre l’extrême besoin de garantie de la part de l’opposition, mais en même temps , cette dernière donne à croire qu’elle ne peut se satisfaire que de la participation d’observateurs britanniques et américains. Ce qui, pour Mugabe, est impensable, et on ne peut lui en vouloir, pour les raisons que l’on sait.

Finalement, on peut se demander s’il y a du fair-play dans la démarche de Tsvanguiraï. On peut se demander s’il veut vraiment d’un second tour.

Or, comme chacun le sait, s’il n’ y a pas de second tour, Bob continuera à étrenner son fauteuil de président, et on imagine mal Morgan Tsvanguiraï restant tranquille, les bras croisés.

Assurément , le Zimbabwe est toujours sur le fil du rasoir, et sa descente aux enfers, si on n’y prend garde, pourrait être irréversible.

"Le Pays"

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique