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Attaque rebelle contre Khartoum : L’arroseur soudanais arrosé ?

Publié le lundi 12 mai 2008 à 13h18min

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Hassan al-Tourabi

Qui l’eût cru ? Des rebelles du Darfour allant jusqu’à attaquer Khartoum, personne n’avait encore imaginer un tel scénario dans le conflit soudanais. Et pourtant, c’est ce qui est arrivé ce samedi, lorsque les habitants de la capitale soudanaise furent réveillés par des bruits assourdissants de canonnades.

Ainsi, le Soudan, dont on croyait la puissance militaire capable d’éviter au pays tout risque de déstabilisation, a lui aussi sombré dans le syndrome tchadien. C’est en effet le pays de Idriss Déby Itno qui avait habitué les Africains à ce scénario. Incapable de contenir les rebelles dans leur zone d’influence du Darfour, le pouvoir tchadien a été régulièrement ébranlé par des assauts. La dernière attaque en date a même failli emporter le régime, n’eût été le coup de main de la France. Que s’est-il donc passé pour que le MJE arrive jusqu’à Khartoum ? Le Soudan a-t-il baissé la garde ou est-ce au contraire la rébellion qui a repris du poil de la bête ? A moins que le parrain chinois n’ait laissé faire, le rôle de la Chine reste en effet troublant, quand on sait que Pékin a toujours su apporter le soutien militaire et politique nécessaire au régime de Omar El Béchir ?

En tout état de cause, l’attaque de Khartoum met à égalité les deux pays, sur le plan de la fragilité de chacun et du risque de déstabilisation que l’un ou l’autre régime court. Désormais, on n’a plus un pouvoir soudanais sûr de lui, presqu’arrogant, et un régime tchadien éternellement aux abois. Déby et Béchir ont donc pu développer une capacité de nuisance réciproque telle qu’ils sont peut-être obligés, aujourd’hui, de discuter de façon franche du problème du Darfour. Jusqu’à présent, aucun accord n’a tenu, les engagements volant en éclats comme les traces après un vent de sable du Darfour. Personne ne croyait à ce qu’il apposait comme signature. Même si le Soudan a mis la barre haut en décidant de la rupture des relations diplomatiques avec le Tchad, il n’est pas exclu que des discussions secrètes s’engagent entre les deux pays. Les deux présidents ont dos au mur et leur survie passe avant toute autre considération. Ils se donneront donc les moyens, forcément politiques, de s’entendre et de sauver leurs fauteuils.

Par Mahorou KANAZOE

Le Pays

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