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IIe édition du festival Weltaaré : Des réjouissances peulh en territoire bobo

Publié le lundi 12 mai 2008 à 12h18min

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Le festival de musiques nomades dénommé Weltaaré (traditionnellement en (fulfuldé) s’est déroulé au ciné Sanyon et au théâtre de l’Amitié de Bobo-Dioulasso, le samedi 10 mai 2008. Il est parrainé cette année par le directeur général de CGIC Afrique International, Issa Barry. A l’initiative de l’association Culture, tourisme et développement agro-pastoral, la cérémonie d’ouverture des festivités a été présidée par le secrétaire général de la région des Hauts-Bassins, Sory Ahmed Ouattara et placée sous le patronage du ministre des Ressources animales, Sékou Bâ.

Pendant que les Bobo se demandaient “ par quel moyens de transport les Peulhs ont effectué aussi massivement le déplacement au ciné Sanyon ”, ces derniers cherchaient sérieusement, les moyens de transformer leurs relations presque “sentimentales et affectives ” avec les animaux en des relations purement économiques. Les pasteurs ont, pour cela, choisi pour la seconde édition du festival des musiques nomades, de réfléchir sur le thème de : “ L’élevage traditionnel face aux défis de la mondialisation ”.

Ce sont deux éminences grises de la communauté peulh, le Dr. Aboubacar Sadou Ly, fondateur de l’Ecole de la sagesse, bien connu des téléspectateurs et le Pr. Mamadou Dicko, biochimiste et biotechnologue à l’Université de Ouagadougou, qui ont explicité cette problématique au nombreux public au cours d’une conférence. Les participants, issus des associations d’éleveurs et ONG de promotion et de valorisation de la culture peulh, sont venus du Ghana, du Mali, du Niger et des quatre coins du Burkina Faso. Assane Barry, président national de l’association Tabital Pulaaku, structure internationale œuvrant pour la promotion de la culture peulh, relèvera que cette culture est menacée par la mondialisation et que le nomadisme ne fait qu’aggraver la situation. Le divagation, de l’avis de certains orateurs, ne concerne pas seulement les animaux, mais aussi les hommes (pasteurs), d’où l’idée de promouvoir leur sédentarisation.

Selon M. Barry, des journées du “pulaaku ”, des sensibilisations dans les provinces, la traduction des textes sur le pastoralisme en fulfuldé et d’autres manifestations comme le Festicham (festival des chameaux), le Feshiba (festival hippique de Barani) ont été initiés dans le sens de dynamiser la culture peulh. Aussi, l’idée d’une banque des éleveurs, émise par le Dr. Ly, a prospéré à cette édition du festival Weltaaré. Ainsi, Emmanuel Bambara, le représentant du sponsor officiel de l’événement, Bank of Africa (BOA) a présenté aux festivaliers un produit innovant. Il s’agit du prêt embouche bovine, un crédit à court terme (6 à 9 mois) qu’octroie la BOA aux éleveurs pour leur permettre d’acheter du bétail, des tourteaux, en vue de les engraisser et de les revendre.

Le président du comité d’organisation de Weltaaré Boubacar Sy est revenu sur la contribution du ministre Sékou Bâ et du parrain Issa Barry qu’il a présenté comme “ un exemple de réussite à suivre ”. Il s’est ensuite appesanti sur les obstacles concourant à la faiblesse de la productivité du secteur de l’élevage, nonobstant un cheptel numériquement élevé. En perspective, Boubacar Sy a évoqué des actions de prévention des conflits agriculteurs-éleveurs, mais aussi des expositions d’objets d’art nomade à travers le pays, l’érection d’un musée des peuples nomades à Bobo-Dioulasso. Le ministre des Ressources animales est allé dans le même sens, arguant de l’actualité du thème et de “ la nécessité pour la filière de s’adapter à l’environnement mondial ”.

Et le ministre de citer les actions de son département dans cette optique : l’appui technique et financier, l’importation de races performantes, la construction de laiterie, entre autres. En plus de l’exposition d’un pan des cultures nomades, des ressources animales, de mets peulhs et bobo, le volet musical du festival a eu pour cadre le théâtre de l’Amitié. Là, des groupes de musiques peulh et bobo ont fait étalage de tous leurs talents sous une “pluie”. Les peulh ont déclamé des poèmes à la gloire de leur culture nomade et mis en scène leur mode de vie empreint de pudeur.

Mahamadi TIEGNA (camerlingue78 @yahoo.fr)

Sidwaya

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