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Dégradation préoccupante des berges du Kou : Une sérieuse menace pour la production du riz local

Publié le vendredi 9 mai 2008 à 12h05min

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Les membres du Comité local de l’eau (CLE) du bassin du Kou étaient en conclave le 7 mai 2008 à Bobo-Dioulasso autour du thème : “Gestion concertée pour la protection des berges du Kou et ses affluents ”. Cette session extraordinaire, présidée par le haut- commissaire du Houet, Justin Somé, a permis de prendre des engagements pour une meilleure protection de ce cours d’eau.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la rivière du Kou (qui part de Farako-Bâ au Sud de Bobo-Dioulasso à la vallée du Kou au Nord de Bobo-Dioulasso, est sérieusement menacée du fait des activités humaines qui se pratiquent jusque dans son lit. En effet, les communications présentées au cours dela rencontre ont montré l’ampleur des “ agressions ” dont est victime cette rivière qui traverse une vingtaine de villages et qui dessert la ville de Bobo-Dioulasso en eau. La végétation qui la longeait a disparu à bien des endroits pour laisser place à des champs de culture. Une étude menée par la direction provinciale de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques du Houet et le projet “ GE eau ” en 2007 a révélé que 1 088 ha d’exploitations agricoles menacent les berges du Kou, de Koumi à Bama.

Sur ces 1 088 ha, environ 60% (653 ha) des exploitations agricoles sont situées entre 0 et 50 mètres du lit, alors que les normes en la matière recommandent une distance de sécurité d’au moins 100 mètres. La même étude a noté que 173 ha sont situés entre 0 et 5 mètres du lit, c’est-à-dire dans le lit de la rivière. Les conséquences de toutes ces agressions sont l’ensablement, la pollution de l’eau à cause des pesticides utilisés par les exploitants des champs, et l’évaporation de l’eau du fait de l’absence de végétation le long du Kou. L’eau se fait donc rare en aval de la rivière surtout (vallée du Kou) où des périmètres rizicoles ont été aménagés.

A l’issue des travaux, le CLE a pris des résolutions pour une meilleure gestion de ce cours d’eau vital pour les hommes, les animaux et les plantes dans les villages traversés et la ville de Bobo-Dioulasso. Il a convenu du départ progressif des exploitants agricoles le long de la rivière. Le comité s’est engagé à renforcer la sensibilisation des riverains du Kou, à surveiller constamment la zone concernée, à créer et renforcer le dialogue citoyen, à créer des sous-comités dans chaque village concerné, à œuvrer à une protection plus globale des berges. Ses membres se sont dit prêts à être des relais dans leurs villages respectifs. Dans le souci d’accompagner les producteurs de la zone concernée, le CLE a recommandé la mise en place d’un programme d’investissement.

Une autre étude menée par le Projet d’appui à la gestion participative des ressources naturelles dans la région des Hauts-Bassins (BKF/012-PAGREN) a montré que les forêts classées du Kou et de Dindéresso n’ont pas été épargnées par cette ruée vers les terres agricoles. En effet, plus de 250 ha y auraient été défrichés le long du Kou à des fins agricoles. A ce niveau, la brigade régionale des Eaux et forêts entend faire respecter l’intégrité de ces forêts classées.

Urbain KABORE

Sidwaya

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