C’est une situation troublante face à laquelle les gouvernements malien et nigérien sont visiblement impuissants. Il n’y a rien d’étonnant à cela. Car, dans ce vaste no man’s land, les rebelles touaregs ont toujours vécu comme poissons dans l’eau. Leur facilité à se mouvoir, à prendre de court l’adversaire et à lui faire "très mal" n’est qu’un jeu d’enfants.

Pour ne pas arranger les choses, ce conflit s’apparente de plus en plus à un vaste théâtre d’ombres dans lequel bien des acteurs tapis dans l’ombre se comportent en souffleurs. Qui finance militairement les rebelles, qui se cache derrière ces fameux groupuscules armés non identifiés qui, aussitôt leurs forfaits commis, "s’évaporent" dans les sables mouvants et chaux du Sahara ? Bref, ce sont autant de questions qui témoignent de la complexité du problème touareg et de la difficulté à y apporter des réponses simples, fussent-elles armées.

Et l’irrédentisme touareg vient complexifier davantage la situation. Quelle solution en effet y apporter quand l’activisme des hommes bleus déborde les frontières du Mali et du Niger, pour s’étendre à toute la zone sahélo-saharienne sur fond de connexions étrangères ? Toutefois, une issue politique durable à la crise touarègue est possible. A condition qu’elle passe notamment par l’implication franche et massive de tous les riverains de cette bande en proie à une instabilité chronique. C’est dire donc qu’une solution intégrée du problème touareg s’avère nécessaire.

Cheick Beldh’or SIGUE

Le Pays