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Assemblée nationale : Le gouvernement interpellé sur son soutien aux entreprises

Publié le lundi 5 mai 2008 à 11h33min

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Jean-Baptiste Compaoré

Les députés, au cours de leur séance du vendredi 2 mai 2008, avaient à l’ordre du jour une question orale avec débats, adressée au gouvernement sur les différents modes de soutien au secteur privé dans le cadre de la lutte pour la réduction de la pauvreté. L’exposé du ministre Compaoré a été suivi de débats nourris par les députés.

Le député justifie sa question sur le fait que la réduction de la pauvreté constitue un des principaux objectifs de la politique économique et sociale mise en œuvre par le gouvernement. Pour lui, les populations défavorisées étant essentiellement composées d’acteurs du secteur privé, notamment en milieu rural, les politiques de réduction de la pauvreté et d’appui au secteur privé ont des liens étroits.

C’est le ministre de l’Economie et des Finances, Jean-Baptiste Compaoré, qui a fourni les éclaircissements aux députés. De son exposé, il ressort que le soutien de l’Etat au secteur privé se manifeste par l’allocation de subventions et autres mesures d’accompagnement, la promotion des affaires et la création d’entreprises, le soutien à la création d’entreprises, le soutien à la production aux petites et moyennes entreprises, la facilitation à l’accès au micro crédit. Pour le ministre Compaoré, des sociétés comme la SOTRACO et la SN-SOSUCO, la Filature du Sahel (FILSAH) ont bénéficié de subventions de l’Etat pour leur permettre de se restructurer.

Ainsi, la SN-SOSUCO a eu un soutien de plus de trois milliards (3 718 000 000) de francs CFA en 2006. La Filature du Sahel (FILSAH), elle, a bénéficié d’un soutien de trois cent quarante millions (340 000 000) de francs CFA en 2007. A cela, il faut ajouter l’apport en numéraire de 800 millions de francs CFA en 2004 du Fonds burkinabè de développement économique dans le cadre de la restructuration de la société.

La SOTRACO, pour sa part, a de novembre 2003 à juin 2007, obtenu de l’Etat comme mesures d’accompagnement, cinq cent trente sept millions quatre cent soixante dix neuf mille cinq cent quatre vingt sept (537 479 587) francs CFA dont 317 116 882 francs CFA au titre des exonérations des droits des taxes de douanes sur le carburant, les pneumatiques et les lubrifiants et une autre exonération de la TVA sur le chiffre d’affaires pour un montant cumulé de 586 188 948 francs CFA. La société a, en outre, bénéficié d’un prêt de 600 millions de francs CFA et de 750 millions de francs au titre de la compensation tarifaire en 2006. Un protocole d’accord est en cours et prévoit une subvention forfaitaire annuelle de 500 millions de francs CFA. Toutes ces mesures visent, selon le ministre, à favoriser le développement du transport urbain et par ricochet à permettre l’accès des couches sociales défavorisées à des moyens de transport à moindres coût.

De grands progrès ont été réalisés

La promotion des affaires et la création des entreprises se traduisent par des facilités dans la création des entreprises, sources d’emplois. Cette promotion s’inscrit dans le cadre du "Doing Business". Et selon le ministre, le Burkina Faso a fait de grands progrès ces dernières années en terme de délais et de nombre de procédures en matière de création d’entreprises. Dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, l’Etat a, en 1997, émis un emprunt d’Etat en vue de soutenir la production. Il avait pour objectif la mobilisation de l’épargne nationale afin de financer des secteurs de production comme le secteur rural, l’informel, l’artisanat et les activités rémunératrices des femmes. Le secteur cotonnier a connu des difficultés en 2006-2007.

Cette situation pouvait avoir un impact sur les revenus des producteurs de coton qui ont une place importante dans le monde rural et par ricochet des répercussions sur les autres secteurs de l’économie. Afin d’éviter une crise systématique, l’Etat a procédé à l’augmentation du capital des trois sociétés cotonnières (SOFITEX, SOCOMA et Faso coton) qui s’élève à 36 278 000 000 de francs CFA pour son propre compte, pour celui des producteurs sous forme de prêts et du Groupe Dagris qui a renoncé à participer à l’augmentation du capital de la SOFITEX.

Ces recapitalisations sont réparties à 34 050 000 000 F CFA pour la Sofitex dont 10 040 000 000 F CFA pour son propre compte, 10 320 000 F CFA pour le compte des producteurs sous forme de prêt et 11 690 000 000 F CFA pour le compte du groupe Dagris, 328 millions de francs CFA à Faso coton pour le compte de l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB) et 1 900 000 000 F CFA à la SOCOMA pour le compte de l’UNPCB. Une convention a, de même, été signée entre l’Etat, la Sofitex et le pool bancaire pour garantir le rééchelonnement de l’encours résiduel de la campagne 2005-2006 (4 milliards) de la Sofitex. Des subventions sont par ailleurs accordées chaque année à l’UNPCB pour les achats d’intrants.

Toutes ces actions ont permis de conserver les emplois qui étaient menacés par une fermeture de ces entreprises.

Des initiatives en cours

Le soutien aux PME, selon le ministre se traduit, lui, par des initiatives déjà en cours au niveau communautaire comme national.
Ce sont par exemple l’ouverture effective de la Banque régionale de solidarité du Burkina en 2005, la création par le réseau des caisses populaires avec l’appui de l’Etat et du Canada, du Centre, du Centre financier aux entrepreneurs (CFE), la mise en place de fonds nationaux de financement (Fonds burkinabè de développement économique et social (FBDES), Fonds d’appui au secteur informel (FASI), Fonds d’appui à la promotion de l’emploi (FAPE)...

Jean-Baptiste Compaoré a indiqué que la micro finance constitue aujourd’hui un instrument de lutte contre la pauvreté. Fort de cela, le gouvernement a défini une politique nationale en la matière. Le document de stratégie nationale a été élaboré et adopté en conseil de ministres le 30 novembre 2005. Et la mise en œuvre de cette stratégie se fait à travers un plan d’actions également élaboré et adopté en mai 2006. Le budget global pour la mise en œuvre du plan d’actions est estimé à 12 155 433 000 de francs CFA. Un dispositif de suivi-évaluation du plan d’actions a été mis en place afin de mesurer la contribution de chaque acteur à la réalisation des objectifs. L’exposé a été suivi de débats nourris par les députés pour plus d’informations.

Pourquoi l’Etat n’a rien fait pour restructurer la SAVANA dont la privatisation a été un échec ? Pourquoi l’Etat n’envisage-t-il pas la mise en place d’une caisse générale de péréquation, nouvelle formule ? Les caisses populaires ne prêtent pas plus de 50 millions francs à leurs clients ? Ce qui est insuffisant pour entreprendre quoi que ce soit. L’Etat peut-il intervenir afin que les crédits soient plus élevés ?
Ce sont autant de questions auxquelles le ministre Compaoré a essayé de donner des réponses satisfaisantes.

Etienne NASSA

Sidwaya

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