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JAZZ à Ouaga : De belles sonorités pour un régal

Publié le lundi 5 mai 2008 à 10h46min

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Depuis le 25 avril, et ce jusqu’au 03 mai prochain, le Festival international Jazz à Ouaga bat son plein. Du CCF au jardin de la musique Reem-doogo en passant par le Centre Culturel Américain, les mordus du jazz ne marchandent pas leur déplacement. Le Jazz est une musique qui révèle l’âme de l’artiste. Cela lui donne la possibilité très rapidement d’être en communion avec son public.

Une des grandes différences entre la musique classique et le jazz est l’improvisation. Le jazz se réfère en effet à des thèmes qui, joués sur des trames harmoniques, donnent libre cours à l’invention. L’édition 2008 est placée sous le thème : « Le jazz dans la cité : un facteur de développement local ». Cette vision traduit l’ambition des organisateurs du festival de l’encrer davantage dans les réalités socio économiques et culturelles du pays. Pour cela, la décentralisation amorcée depuis 2000 se poursuit. Ainsi, en plus de Ouaga et de Bobo, Ouahigouya, Zorgho, Kaya, Pô, et Yako vibrent au rythme des belles sonorités Jazz. C’est une occasion de brassage culturel et d’opportunités économiques.

Ba Cissoko, la magie de la Kora

Pour cette 16è édition, des artistes des quatre coins du monde sont là pour partager leur passion musicale avec le public. Le 25 avril 2008, au CCF, Ba Cissoko de la Guinée a été le premier à ouvrir le bal. Sa musique constitue un savant mélange entre le son de la kora et des influences rock, reggae et blues. Il chante dans les principales langues guinéennes : malinké, soussou et peul. Avec "Sabolan", son premier album sorti en 2003, il livre des concerts en Belgique, Autriche, Allemagne, Suisse, Lituanie, Slovénie, Hongrie, aux Pays-Bas, au Japon. Ba cissoko est à l’affiche d’un grand nombre de festivals et de rendez-vous des musiques du monde, comme le Womad (World Of Music, Arts & Dance), le Womex (World Music Expo) ou le festival des Musiques métisses d’Angoulême. A côté du jazz, le griot guinéen s’intéresse au funk, au dub, aux musiques sud-américaines, l’électro pop et le rock.

D’où ce bouillonnant patchwork de sons qui constitue sa spécialité. Le public du CCF s’est régalé du talent de ce grand joueur de Kora. Pour une « pure expression » de leur art, Ba cissoko et son groupe ont fait abstraction du piano, du saxo et des autres instruments modernes. Ils se sont contentés de deux Kora, d’un Djembe, d’une calebasse, et d’une guitare basse pour transporter les mélomanes dans leur univers féerique. C’était époustouflant car il y avait en plus des rythmes mandings, du rock-and-roll, du raga, de la danse hall… Avant Ba Cissoko, Belmond s’est produit. Bien qu’aveugle, ce jazziste camerounais est un virtuose du piano.

« Kinsasha-Ouaga », la belle symphonie

Le 30 avril, c’était autour de Ray Lema, Jean Goubald et Bil Aka Kora de monter sur le podium du CCF pour la rencontre spectaculaire « Kinsasha-Ouaga ». Malgré la fine pluie, le public a répondu présent. Max Ray Ibrango a assuré la première partie du spectacle avec son style musical fait d’emprunts au Jazz, au funk, au blues, à la soul, à l’afrobeat et au cross cultural. Puis Ray Léma, avec son clavier, servira une belle chanson au public. Une chanson qui préfigurera la rencontre « Kinsasha-Ouaga ». C’est alors que le public aura tour à tour droit à la prestation de l’excellent guitariste et chanteur congolais Jean Goulbald Kalala. Humoriste, il saura également égayer le public. Bil Aka Kora démontrera une fois de plus qu’il est le maître incontesté de la Djongo musique. Il gratifiera le public de quelques titres de son prochain album. Les 03 artistes se retrouveront par la suite sur le podium pour une fin en apothéose.

Avec « Kinsasha-Ouaga », la Djongo a donc swingué avec la rumba congolaise. Les artistes ont mené les mélomanes vers un voyage au cœur d’une diversité d’influences musicales. Il y a eu d’autres spectacles avec les Woody, Anita Freeman, Yapa Jazz Quartet, Mike Del Ferro…A Jazz à Ouaga 2008, l`innovation majeure c`est le lancement du concours « jazz performance ». 06 groupes sont en compétition : Belmond, Baowendsom, Toumboudé, Max Ray Band, Jazz stagiaire et Dicko Fils. Le concours est doté de 3 prix : 1er Prix : Le Saxo d’Or d’une valeur de 700.000 Fcfa. 2ème Prix : le Saxo d’Argent d’une valeur de 400.000 Fcfa. 3ème Prix : le Saxo de Bronze d’une valeur de 200.000 Fcfa. Jazz à Ouaga. Les différents lauréats seront connus le 03 mai prochain lorsque les lampions s’éteindront sur Jazz à Ouaga 2008. Ce même 03 mai à 20h30 au CCF, Djmawi Africa et Eugène Kounker livreront le spectacle de clôture.

Arsène Flavien Bationo
Lefaso.net
bationoflavien@yahoo.fr

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