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Guerre des Labels : Des produits de BRAFASO saisis

Publié le mardi 15 juin 2004 à 10h10min

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Le samedi 12 juin 2004 le cabinet de maître Roukiétou Ouédraogo a procédé à la saisie des produits de la Brasserie du Faso (BRAFASO). Ces produits sont ceux portant la marque Top appartenant semble-t-il à une brasserie camerounaise. Contrefaçon ou guerre de marque ? En attendant, l’affaire suit son cours.

Depuis la fin mai 2004, les produits de la brasserie du Faso sont amputés de la marque "Top". La raison selon Timbila Thomas Sawadogo, directeur commercial de Brafaso est que sa société a depuis la mi-mai reçu une lettre d’un cabinet du Cameroun lui signifiant l’appartenance à la marque "Top" à une société de brasserie camerounaise.

Dès la réception de cette lettre, poursuit M. Sawadogo, Brafaso a aussitôt adressé une lettre à l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) pour vérifier l’appartenance de ladite marque à la société camerounaise. L’OAPI dans sa réponse, a juste fait savoir à Brafaso que la marque "Top n° 11265" a été renouvelée le 18 octobre 2001 sous le n° 8296.

Suite à cette réponse ajoute M. Sawadogo, Brafaso a suspendu la fabrication de ses produits sous la marque Top. Cependant, elle n’a pas procédé à la saisie des produits déjà écoulés, qui, estime-t-elle, n’étaient plus en grand nombre sur le marché. Pour garder la confiance de ses clients, la Brasserie du Burkina a entrepris des actions de sensibilisation à leur endroit pour les informer du risque de saisie des produits estampillés Top.

Pour M. Sawadogo, le fait d’arrêter l’utilisation de la marque Top par Brafaso ne laissait plus présager un tel acte. Pour lui, il ne s’agit pas là d’une contrefaçon, puisque la plainte de la société camerounaise ne porte pas sur le produit lui-même, mais sur l’utilisation de la marque Top par Brafaso. Il soutient par ailleurs que les produits Brafaso sont nettement différents de ceux camerounais du point du goût et de l’emballage. Etant donné que l’action judiciaire est déjà entamée, M. Sawadogo dit compter sur les avocats de la Brasserie du Faso pour défendre les intérêts de sa société.

Six caves victimes

Le cabinet de maître Roukiètou Ouédraogo a, dans la journée du samedi, saisi les produits de six caves. L’une des victimes, Mme Rose Sanou, propriétaire de la "cave Dieudonné" dit être "traumatisée" par l’action du huissier chargé de la saisie. Mme Sanou pense que l’affaire oppose Brafaso à la société camerounaise et que, par conséquent, les clients de Brafaso ne devraient pas être spoliés des boissons qu’ils ont achetées. Elle dit ne rien comprendre à cette affaire du moment où Brafaso ne pouvait plus retirer les produits déjà écoulés sur le marché.

Pour Mme Sanou, Brafaso ayant arrêté de produire sous la marque "Top", il ne devrait plus avoir de problème. Toute furieuse, Mme Sanou s’indigne d’un tel acte qui, dit-elle, porte un coup à ses affaires.

Elle dit être écœurée par le comportement de notre justice. "Un tel acte est-il faisable au Cameroun ?" s’est-elle interrogée. Et d’ajouter : "Un Burkinabè peut-il se permettre un tel "luxe" au Cameroun ?"

Sur cette affaire, il eut fallu avoir la version de l’avocat de la société camerounaise pour mieux comprendre les tenants et les aboutissants. Mais, il ne nous a pas été possible de le faire, car le secrétariat du cabinet de Me Baadhio nous a fait savoir que celui-ci et la plupart de ses avocats stagiaires sont en mission. Le seul qui est resté était lui aussi en déplacement dans la ville pour des "dossiers brûlants" de clients.

A. Verlaine KABORE
Sidwaya

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