Depuis la fermeture du marché central de Ouagadougou intervenue en mai 2003 suite à l’incendie qui l’a ravagé en partie, plusieurs commerçants qui n’ont pas pu s’offrir de boutiques dans les Yaars se contentent d’occuper les alentours dudit marché pour pouvoir assurer la pitance quotidienne. Cette occupation, jugée anarchique par les autorités municipales et même dénoncée par certains médias, entravait la circulation autour du marché. Pour la énième fois, la police municipale a mené une opération de saisie de marchandises exposées aux abords des rues du marché.

Plusieurs cartons de marchandises, des paires de chaussures, des nattes, des bicyclettes ont été ramassés par la police. "Ce n’est pas la première fois que nous menons ce type d’opération et les commerçants qui occupent les voies autour du marché doivent savoir que cela est interdit. Ils peuvent aller s’installer ailleurs mais ils n’ont pas le droit de venir obstruer des voies qu’on a dégagées pour faciliter la circulation" a expliqué le chef de mission tout en gardant l’anonymat.

"Ce sont les instructions du commandant de la police municipale", a-t-il précisé.

Indiquant qu’après la sensibilisation, les commerçants dont les biens ont été saisis pourront entrer en possession de leurs marchandises. Il estime cependant qu’il est urgent que les autorités fassent quelque-chose. Car, soutient-il : "la nature a horreur du vide".

Les victimes de cette opération ne semblent pas quant à elle comprendre le but de cette opération. "Ils veulent nous empêcher de gagner notre pain quotidien. Des petits commerçants comme-nous, qu’est-ce que nous allons faire pour gagner notre vie" s’interrogeait un jeune marchand.

Enock KINDO
Sidwaya