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Vie chère : le paradoxe burkinabè

Publié le lundi 28 avril 2008 à 10h58min

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Les forums de la Société burkinabè des fibres textiles (SOFITEX) pour le lancement de la campagne cotonnière 2008/2009 ont débuté. Ainsi, entend-on dire qu’au cours de ces rencontres, de bonnes nouvelles ont été portées aux producteurs à savoir que le prix d’achat du kilogramme du coton graine passe à 165 F CFA pour le premier choix et 140 F CFA pour le second choix avec une ristourne d’au moins 15 F CFA si la production de la zone SOFITEX atteint 600 000 tonnes.

Aussi, une ristourne additionnelle de 10 F CFA a été annoncée sur chaque kilogramme de coton de la campagne 2007/2008, ce qui fait que le prix du kilogramme de coton graine de l’année écoulée passe de facto de 145 F CFA à 155 F CFA. Dernière bonne nouvelle, pourrait-on dire, c’est que le prix des intrants ne changerait pas. Autant de motivation donc pour amener les producteurs de coton à agrandir leurs champs et à s’engager dans la culture du coton. Quoi de plus normal, quand on sait qu’au cours de cette dernière décennie, le coton a contribué en moyenne à 30% à la formation d

u PIB agricole du Burkina Faso et procure plus de 60% des recettes en devise du pays. Cependant, des inquiétudes existent et persistent dans ce contexte de vie chère où les cultures vivrières, notamment les céréales se raréfient. Cela n’est-il pas hasardeux, voire paradoxal de ne faire que la promotion de la culture du coton ? A ce que l’on sache, de façon officielle, les agriculteurs n’ont pas encore été sensibilisés sur le bien-fondé d’augmenter les superficies destinées aux cultures vivrières afin de juguler la crise.

Pourtant, il n’est un secret pour personne que pour parvenir à amoindrir les effets de la crise alimentaire, l’une des solutions serait de produire plus ! A force de faire miroiter des avantages de la production du coton aux agriculteurs, il est à craindre que ceux-ci délaissent les cultures vivrières au profit du coton. Ce qui peut réserver des surprises désagréables. La faim pourrait s’intensifier, sans oublier que le cours du coton sur le marché international n’est pas stable. Alors prudence !

Ali TRAORE (Traore_ali2005@yahoo.fr)

Sidwaya

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