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Zimbabwé : Les grandes manœuvres

Publié le vendredi 25 avril 2008 à 13h38min

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L’idée d’un gouvernement d’union nationale flotte dans l’atmosphère politique viciée du Zimbabwe. La suggestion émane du quotidien proche du pouvoir, The Herald tribune, qui tient à ce que celle-ci soit prise en considération. Le journal propose que ce gouvernement soit négocié entre les parties (pouvoir et opposition) avec la médiation de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC).

Mieux, que l’équipe soit dirigée par le président sortant Robert Mugabe ! Simple suggestion de média qui tolère mal la situation de blocage que vit le Zimbabwe, ou ballon de sonde lancé par un pouvoir qui veut préparer l’opinion à un éventuel maintien de Mugabe au pouvoir ? Pour le leader de l’opposition, Morgan Tsvangirai, la mise en place d’un gouvernement d’union nationale n’est, en tout cas, pas à l’ordre du jour.

On peut en convenir, d’autant que la logique voudrait que la phase de publication officielle des résultats précède celle de la formation d’un nouveau gouvernement. Procéder inversement, ce serait assurément mettre la charrue avant les bœufs. Par ailleurs, ce serait rater l’occasion de mesurer les rapports de force.

Il y a forcément un gagnant à cette élection. Prétendre le contraire, c’est faire prendre aux Zimbabwéens des vessies pour des lanternes.

Dans tous les cas, le temps des grandes manœuvres politiciennes pour sortir le Zimbabwe de l’ankylose sociopolitique qui le paralyse est perceptible. Quant au comportement de la population zimbabwéenne dans cette crise, elle se sera, jusque-là, interdit tout débordement et il faut le saluer. En tout cas, on est bien loin du cauchemar kényan.

Ceci étant, il faut espérer que les Zimbabwéens, dans leur ensemble, comprendront, quel que soit le cours des événements, qu’ils ont leur destin entre les mains. Et qu’ils éviteront, pour cela, de creuser les sillons des radicalismes dangeureux et des clivages improductifs. Cela leur évitera assurément de récolter les fruits amers de la zizanie et de la cassure.

Cheick Beldh’or SIGUE

Le Pays

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