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Inde-Afrique : Ce qui va changer

Publié le jeudi 17 avril 2008 à 11h57min

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Le sommet Inde-Afrique qui vient de clore ses travaux il y a quelques jours à New Delhi a tracé les voies pour une relation commerciale dynamique. Ce sommet n’a laissé personne indifférent quant au sérieux avec lequel les Indiens ont de la considération pour les Africains. Cette considération fondée sur le respect, est la base même de la confiance que l’Inde place à ce partenariat. Un partenariat basé sur l’égalité pour un développement mutuel.

Cet aspect à lui seul rompt d’avec les sommets France-Afrique et autres qui sont assimilables à des jeux de bambins sur une plage de Marseille. New Delhi a été pratique en posant des actes concrets à l’endroit des Africains. Entre autres, l’augmentation de l’aide au développement de l’Inde à l’endroit de l’Afrique, le passage du simple au double de la ligne de crédit en direction du continent (500 millions de dollars, environ 225 milliards de F CFA sur 5 à 6 ans).

La cerise sur le gâteau a été l’exonération de certains produits de droit de douane et d’illimitation de quota pour une cinquantaine de pays en voie de développement dont 34 se trouvent sur le continent. Par ces actes forts, le Premier ministre indien a clairement défini qu’entre l’Inde et l’Afrique, c’est "un mariage de raison". D’autant plus qu’avec l’ouverture des marchés, l’âpre lutte sans merci que se livrent les géants de l’économie mondiale, les Etats-Unis, l’UE, la Chine etc, l’Afrique dont le poids dans les échanges commerciaux n’excède pas 2% doit s’inspirer du modèle de développement indien pour ne pas regarder se flétrir comme une peau de chagrin l’espoir, ô combien noble, de ces populations de sortir de la misère.

Aujourd’hui et comme l’ex-président de l’UA, Alpha Oumar Konaré l’a si bien relevé, l’Afrique a trop souffert du statut de réservoir du monde. Il est temps qu’elle se réveille et prenne en main son destin en ayant la liberté d’établir et de sceller des liens commerciaux avec qui elle veut et quand elle le veut. Elle ne veut plus être le cheval de Troie d’une quelconque puissance en perte de vitesse et de souffle « économique ». A New Delhi, s’est écrite une nouvelle page dans le concert des échanges commerciaux. Beaucoup de choses vont changer, si seulement si, les Africains ont confiance en eux-mêmes. Si et seulement si, ils n’ont pas peur d’opérer la rupture pour croire en leur chance de trouver le bonheur ailleurs que sous le joug des anciennes puissances coloniales.

L’Inde a une expertise industrielle moins coûteuse et elle a ceci de commun avec l’Afrique : elles sont toutes des prodiges des temps coloniaux. En plus, la majeure partie de son PIB est consacrée à la formation des ingénieurs en technologie. Le pays aux « mille dieux » et l’Afrique ont la chance de prouver que leur partenariat peut et doit déboucher sur des lendemains meilleurs pour les populations. Il suffit d’y croire et d’y mettre les moyens. Et comme le disait le Premier ministre Tertius Zongo : « La voie a deux sens est tracée, il suffit de l’emprunter. »

Daouda Emile OUEDRAOGO

Sidwaya

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