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Interconnexion Bobo-Dioulasso - Ouagadougou : La fin du délestage pour juin 2009

Publié le vendredi 11 avril 2008 à 11h15min

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Visite des chantiers du projet d’interconnexion électrique Bobo-Dioulasso-Ouagadougou suivie d’échanges avec le directeur général de la SONABEL. Tel est le programme concocté par la SONABEL, les 7 et 8 avril 2008 au profit de journalistes, de différents organes de presse du Burkina Faso.

"Faire l’état d’avancement du projet d’interconnexion Bobo-Dioulasso - Ouagadougou d’une part et d’autre part, exprimer les préoccupations de la SONABEL en ce qui concerne la fourniture d’électricité dans le Centre régional de consommation de Ouagadougou (CRCO)", telle est selon le directeur général de la SONABEL, Salif Kaboré, les raisons pour lesquelles une visite a été initiée au profit des journalistes. La SONABEL, a-t-il dit aux journalistes est animée par "le souci de partager avec vous l’information sur les actions entreprises en vue d’accroître l’offre d’électricité au Burkina Faso". A cet effet, Salif Kaboré a annoncé la fin des délestages "à Ouagadougou pour fin juin 2009. La solution viendra de l’interconnexion électrique entre Bobo-Dioulasso et Ouagadougou. La fin des délestages nécessite la construction d’une ligne de 225 kw sur une distance de 338 km avec implantation de 677 pylônes dans le prolongement de celle reliant Ferkéssédougou en Côte d’Ivoire à Bobo-Dioulasso.

Depuis avril 2001, le Centre régional de consommation de Bobo-Dioulasso (Bobo-Dioulasso et les villes environnantes) est alimenté en électricité par la Côte d’Ivoire. Ce pays accorde au Burkina Faso, suite à des accords entre les deux parties, une puissance électrique de 121 mégawatts. Cette électricité est répartie entre le centre régional de consommation de Bobo-Dioulasso (35 mégawatts) et le Centre régional de consommation de Ouagadougou (86 mégawatts).

A Bobo-Dioulasso, le projet d’interconnexion est déjà une réalité.
La SONABEL et ses partenaires ont dû débourser 21 milliards de F CFA pour que le courant ivoirien, depuis Ferkéssédougou arrive à Bobo-Dioulasso. Les travaux d’interconnexion entre Bobo-Dioulasso et Ouagadougou plus de deux fois plus chers (49 milliards de F CFA). La réalisation de ce projet apportera une bouffée d’oxygène à la SONABEL. Car, "Avec 86 mégawatts de puissance d’électricité disponible pour le Centre régional de consommation de Ouagadougou, l’offre d’électricité sera supérieure à la demande de cette partie du pays".

L’offre actuelle d’électricité de la SONABEL pour le CRCO reste inférieure aux besoins de cette zone, malgré les investissements réalisés ces dernières années dans la production thermique.

En attendant juin 2009

Entre 2006 et 2007, rappelle Salif Kaboré "32 mégawatts (MW) ont été installés à Kossodo pour environ 25 milliards de F CFA. Une puissance additionnelle de 14 MW sera d’ailleurs installée d’ici la fin du 1er trimestre de 2009 à Silmissin en prévision de la prochaine pointe et du retard éventuel que pourrait accuser la ligne d’interconnexion Bobo-Dioulasso - Ouagadougou". Le coût estimé du nouveau groupe de Silmissin est de 10 milliards de F CFA. Il s’agit de machines neuves : "depuis que je suis arrivé à la SONABEL, nous n’achetons pas de machine de seconde main", a précisé Salif Kaboré.
Selon lui, la situation de délestage vécu actuellement à Ouagadougou ne remet pas en cause l’électrification des nouveaux quartiers : "Le projet d’électrification des nouveaux quartiers sera mené à terme avant la fin du mois de juin 2008 (...). On ne peut pas contingenter les nouveaux branchements. Le projet d’extension du réseau est maintenu et va se poursuivre".

Intervenant sur le dédommagement des sinistres causés par l’électricité, le DG de la SONABEL a dit que si la responsabilité de la SONABEL est avérée, la société procède au dédommagement. Encore faut-il que la déclaration soit faite dans les 72 heures qui suivent le sinistre. Afin de permettre au public de mieux appréhender le processus, Salif Kaboré a promis de faire publier dans les prochains jours un communiqué à cet effet. 2008 est une année difficile pour la SONABEL et sa clientèle du CRCO". Malgré le retour de Narcisse avec la pièce pour la réparation du G8, les coupures de courant demeurent fréquentes. Le G6 de Kossodo en panne est en cours de réparation. D’ici à la fin du mois d’avril, il devra être de nouveau opérationnel.

La ligne Bobo-Dioulasso - Ouagadougou devait quant à elle être opérationnelle au premier trimestre 2008. Mais "les retards enregistrés du fait essentiellement des procédures de mises en œuvre des crédits de certains partenaires financiers ont influé sur la date de démarrage des travaux et obligent par conséquent à repousser à juin 2009 l’échéance pour la disponibilité de la ligne". En attendant, le délestage se poursuivra pendant la période chaude (jusqu’en fin mai début juin. Pendant la période de forte demande, la nationale de l’électricité n’a pas d’autre choix que de faire du rationnement. "Quand la demande n’est pas au-dessus de nos capacités actuelles, il n’y a pas de raison de procéder à un délestage" souligne le premier responsable de la SONABEL. "La chaleur, par son intensité a un effet réducteur sur la puissance des groupes thermiques et cause une surcharge sur les équipements de transport et de distribution, engendrant des déclenchements sur le réseau".

Cela explique en partie le déficit en électricité. Selon Salif Kaboré, une autre explication est "l’exceptionnelle progression de la demande qui a enregistré une hausse de plus de 15% comparativement à la même période de l’année 2007". Ce taux, rappelle le directeur général de la nationale de l’électricité, est "largement au-dessus des prévisions de la réalité de 8 à 10% de croissance de la demande enregistrée depuis une dizaine d’années".

Sur le terrain

En route vers Bobo-Dioulasso le 7 mars 2008, les journalistes ont marqué un arrêt à Zagtouli. Sur ce site, point terminal de l’interconnexion Bobo-Dioulasso - Ouagadougou, des travaux doivent être réalisés : un poste de transformation de l’énergie qui sera ensuite injectée sur le réseau du CRCO. Le deuxième arrêt a eu lieu à Pâ. Au poste de Pâ, le chef du projet d’interconnexion Bobo - Ouaga, Nazounou Yé a laissé entendre qu’une machine y sera installée en vue d’alimenter des localités telles que Pâ, Dano, Houndé, Boromo, Diébougou, Gaoua... La ligne Bobo-Ouaga va du même coup, booster l’électrification rurale : "quand on construit une ligne, les villages traversés sont électrifiés". A Badialédaga à 45 km de Bobo-Dioulasso, l’entreprise INEO chargée de la construction de la ligne est en pleine activité. Une centrale à béton y a été installée.

Les machines tournent. Le béton produit est transporté par des camions malaxeurs jusqu’aux lieux d’implantation des pylônes. Les journalistes ont pu se rendre compte que les travaux sont effectifs. Non loin de la centrale de béton, ils ont visité un point des travaux de fouille et de bétonnage des fondations d’un pylône. Puis à la base vie du constructeur située à l’entrée de Bobo-Dioulasso, la presse a constaté entre autres la présence des équipements (fer à béton, câble etc).. Des ouvriers sur place s’affairent à plusieurs tâches : soudure, fabrication de coffrages par le béton, etc. Au poste de Kodéni à la sortie de Bobo-Dioulasso, sur la route de Banfora, les journalistes ont eu droit à des explications sur le fonctionnement des installations qui alimentent la ville de Bobo-Dioulasso et ses environs.

Ils verront que l’offre actuelle d’électricité au Centre régional de consommation de Bobo-Dioulasso (CRCB) est supérieure à la demande. L’électricité venue de Côte d’Ivoire a résolu les préoccupations des consommateurs de cette partie du Burkina. En attendant que le CRCO connaisse une telle situation, le directeur général de la SONABEL, Salif Kaboré présente ses sincères excuses à tous les clients pour les désagréments subis. Ces excuses dit-il, s’adressent à la vendeuse de glace qui voulait profiter de la période chaude pour se faire un chiffre d’affaires, à l’industriel qui voit son plan de production perturbé, à cet amoureux de football qui ne pourra pas voir son match dans de bonnes conditions, à ce journaliste qui ne pourra pas transmettre son "papier" à temps. "Je vous demande, a-t-il dit, de la compréhension et de la tolérance en ces périodes difficiles pour nous tous".

Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA
rabankhi@yahoo.fr

Sidwaya

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