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Présidentielle au Zimbabawé : Mugabe, une proie coriace pour les Occidentaux

Publié le lundi 7 avril 2008 à 11h02min

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Le pouvoir zimbabwéen est en passe d’éviter de tomber dans le piège que lui ont tendu l’opposition et certains pays occidentaux. Il a su se démarquer de la fébrilité et de l’agitation qui lui auraient fait commettre des erreurs irréparables. Et, finalement, le parti du président Mugabe est en voie de donner une leçon de démocratie à tous ceux qui le vouent aux gémonies.

D’abord, il n’a pas répondu aux actes de provocations qui le traitaient de tous les noms, à l’ingérence intolérable des Occidentaux et surtout au hold-up électoral que tente de faire Tsvangirai. Ce dernier s’est auto proclamé vainqueur de la présidentielle alors même que la commission électorale n’a pas statué sur les résultats, encore moins les institutions judiciaires compétentes. Ailleurs, cela s’appelle tout simplement "coup d’Etat institutionnel".

Face donc à toute la campagne visant à le pousser à l’erreur (arrêter des opposants ou même porter atteinte à leur vie), le pouvoir zimbabwéen est resté maître de lui-même. Il a privilégié par exemple le règlement judiciaire des contentieux électoraux lorsqu’il a jugé certains résultats des législatives irréguliers ; il a accepté le principe d’un second tour à la présidentielle et a commencé à remobiliser ses troupes pour la circonstance. On a beau détester un tel pouvoir, force est de reconnaître qu’il a fait une démonstration d’humilité tout au long des élections générales. C’est pourquoi on ne peut manquer de douter de la bonne foi des détracteurs de Robert Mugabe. Pour une fois qu’il organise des élections si transparentes qu’elles peuvent lui coûter le pouvoir, le vieux président est victime d’un lynchage médiatique jamais égalé.

Jusqu’au bout, ses adversaires auront tenté de l’humilier. Leur volonté, aujourd’hui que le vieux leader connaît comme une fin de règne, est de l’abattre définitivement, et de la façon la plus humiliante qui soit. Il aurait été plus sage pour tous ces prétendus démocrates, de comprendre qu’un tournant s’opère dans la vie politique zimbabwéenne et que la défaite du parti au pouvoir lors des législatives est un bon signe. Elle est annonciatrice d’un début d’alternance, mais dans la douceur, sans violences et effusion de sang.

Or l’impression que donne la communauté internationale, c’est de vouloir que Mugabe use de la violence, en l’humiliant, pour qu’elle ait un prétexte d’intervenir directement. C’est cynique. Et les Zimbabwéens doivent continuer de rester vigilants face aux oiseaux de proie qui planent, en salivant, sur leur pays. Pour cela, rien de plus simple : user des voies légales et pacifiques dans la suite du processus électoral.

Par Mahorou KANAZOE

Le Pays

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